À partir du 2 mai 2025, la mairie de Bordeaux introduira une augmentation de 30 % des tarifs de stationnement pour certains SUV et véhicules jugés trop lourds. Cette mesure, annoncée par Pierre Hurmic, maire écologiste de la ville, vise à réduire les impacts négatifs de ces véhicules sur l’environnement et l’espace public. L’augmentation s’appliquera aussi bien aux tarifs horaires qu’aux abonnements, à l’exception de ceux destinés aux professionnels, qui resteront inchangés.
Les véhicules concernés sont les modèles dépassant 1 600 kilos pour les moteurs thermiques et 1 900 kilos pour les hybrides ou électriques. Ces catégories de véhicules représentent environ 10 % des abonnés non professionnels et 14 % des visiteurs, selon la mairie. Cette mesure s’inscrit dans une volonté de responsabiliser les usagers sur les conséquences de leurs choix de transport, tant en termes de pollution que d’occupation de l’espace public.
Un objectif écologique et urbain derrière l’augmentation des tarifs de stationnement des SUV
Cette initiative est justifiée par plusieurs arguments avancés par la municipalité. Premièrement, les SUV et autres véhicules lourds génèrent davantage de CO₂ et de particules polluantes que des voitures plus légères. Deuxièmement, leur poids important contribue à une usure accélérée des infrastructures routières, ce qui engendre des coûts supplémentaires pour la collectivité. Enfin, leur taille plus encombrante réduit la disponibilité des places de stationnement, pénalisant les autres usagers.
Bordeaux emboîte ainsi le pas à Paris, qui a déjà adopté une mesure similaire en octobre 2024. Dans la capitale, les propriétaires de SUV doivent s’acquitter de tarifs de stationnement jusqu’à trois fois plus élevés que ceux des véhicules standards, une politique visant également à décourager l’utilisation de ces modèles dans les zones urbaines.
Un débat entre équité et efficacité
Bien que saluée par les défenseurs de l’environnement, cette augmentation suscite des critiques. Certains pointent une pénalisation excessive des propriétaires de SUV hybrides ou électriques, pourtant considérés comme plus respectueux de l’environnement. D’autres soulignent que les familles nombreuses ou celles vivant dans des zones rurales peuvent avoir des besoins spécifiques justifiant l’utilisation de ces véhicules.
Pour la mairie de Bordeaux, cette mesure reste cependant un levier essentiel pour atteindre ses objectifs climatiques et améliorer la qualité de vie des habitants. En réduisant l’empreinte écologique des véhicules en ville, elle espère également promouvoir des alternatives plus durables comme les transports en commun, le vélo ou les voitures compactes.
En adoptant cette politique, Bordeaux s’inscrit dans une démarche globale de transition écologique urbaine. Si les mesures sont parfois controversées, elles reflètent une prise de conscience grandissante de l’impact environnemental des choix de mobilité individuelle.