Retraites : plusieurs syndicats favorables à la suppression de l’abattement fiscal de 10 %

L’abattement fiscal accordé aux retraités depuis 1978 est remis en cause pour tenter de combler les déficits de l’État.

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Un couple âgé à la retraite lisant un document concernant leur pension
Retraites : plusieurs syndicats favorables à la suppression de l’abattement fiscal de 10 % | Econostrum.info

Depuis des décennies, les retraités bénéficient d’un abattement de 10 % sur leurs pensions. Cependant, dans un contexte économique tendu, certains plaident pour sa suppression afin de renforcer les finances publiques. Mais cette mesure rencontre des oppositions fortes, tant du côté des syndicats que des citoyens. Le débat soulève des questions cruciales sur la solidarité intergénérationnelle et l’équité fiscale.

L’abattement fiscal sur les pensions des retraités a été instauré pour compenser les frais professionnels disparus une fois la vie active terminée. Toutefois, de plus en plus d’observateurs estiment que cette mesure n’est plus justifiée, notamment parce que les retraités n’ont plus les mêmes frais que lorsqu’ils étaient actifs.

Selon certains économistes et membres du gouvernement, la suppression de cet abattement pourrait rapporter entre quatre et cinq milliards d’euros par an, une somme non négligeable face à un déficit de plusieurs milliards d’euros. De plus, cette mesure affecterait principalement les retraités les plus aisés, préservant ainsi les plus modestes.

Les syndicats : Une division sur l’idée de faire payer les retraités

Le débat autour de la suppression de l’abattement fiscal met en lumière des divergences marquées entre les syndicats. La CGT, par exemple, est fermement opposée à toute mesure qui toucherait les retraités. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, rappelle que les retraités ne devraient pas être sacrifiés pour combler le déficit. Pour la CGT, l’argent devrait plutôt venir des grandes entreprises, souvent accusées de distribuer des dividendes massifs aux actionnaires.

En revanche, des syndicats comme la CFDT et la CTFC montrent plus d’ouverture, soulignant que les efforts doivent être partagés entre tous les citoyens, actifs comme retraités. Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a précisé que l’idée de taxer les retraités les plus aisés n’était pas exclue, mais qu’une telle mesure devait s’accompagner d’efforts équivalents de la part des autres secteurs, rapporte Franceinfo.

La question des générations : Un défi pour la cohésion sociale

Ce débat met aussi en lumière un enjeu intergénérationnel de taille. Si certains jugent que les retraités les plus fortunés doivent contribuer davantage au financement du système de retraite, d’autres estiment qu’une telle mesure pourrait diviser encore plus les générations. À la CFDT, on souligne qu’il est essentiel de veiller à la cohésion sociale pour éviter que ce type de décision ne génère des tensions entre jeunes et vieux.

Du côté du gouvernement, l’idée de supprimer cet abattement fiscal pourrait constituer une solution pragmatique pour augmenter les recettes de l’État sans trop affecter les plus modestes. Toutefois, cette proposition n’est pas sans risques politiques. Les retraités représentent une part importante de l’électorat, et toucher à leurs pensions pourrait coûter cher aux élus.

En conclusion, la suppression de l’abattement fiscal pour les retraités n’est qu’un des nombreux leviers envisagés pour résoudre les problèmes de financement des retraites en France. Le débat, entre solidarité intergénérationnelle et recherche d’efficacité financière, semble loin d’être résolu.

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