Pierre-Louis Bras n’est plus le président du Conseil d’orientation des retraites (COR). Depuis les propos qu’il a tenus lors des débats sur la réforme des retraites, il n’était plus dans les bonnes grâces de l'exécutif. Les services de la Première ministre ont confirmé, mercredi 25 octobre, le départ de la tête du Conseil d’orientation des retraites.
Le Conseil d’orientation des retraites, une entité rattachée à Matignon, ne sera plus présidé par Pierre-Louis Bras. Matignon, responsable de la supervision de cet organisme chargé d'analyser le système de retraite français et ses réformes. « Ce n’est pas une mesure de sanction », assure l’entourage de la Première ministre. Pierre-Louis Bras avait pourtant été accusé par le gouvernement, en particulier par Elisabeth Borne, d’avoir « brouillé les esprits » dans le débat sur la réforme des retraites.
La nomination de son successeur fera l’objet d’un décret du président de la République. Elle devrait avoir lieu lors du prochain Conseil des ministres, programmé durant la semaine du 30 octobre, mais la date exacte n’a pas encore été arrêtée. C’est en 2015 que Bras avait été nommé président du COR. Ce groupe est chargé de publier annuellement un rapport pour informer les décideurs publics et le public sur les projections à moyen et long terme du système de retraite par répartition. Relevant de Matignon, cet organe comprend des parlementaires, de hauts fonctionnaires, des experts et des représentants des partenaires sociaux.
Les rapports du COR affirmaient que la réforme des retraites avait été faite à l'aveugle
Dans le détail, les prises de parole de Pierre-Louis Bras, en même temps que certains rapports du Conseil d’orientation des retraites, ont été accusées de relativiser l’ampleur des déficits anticipés par le gouvernement. Un rapport du Conseil d'orientation des retraites en France, qui soulignait la détérioration continue du régime de retraite, a d’ailleurs été accusé de brouiller les esprits. Ce rapport estimait que la réforme des retraites récemment adoptée ne permettrait pas de ramener l’équilibre financier d’ici 2030.
Le rapport du COR a également prédit des déficits durables à partir de l'année prochaine et affirmé que la réforme des retraites avait été faite à l’aveugle. En réaction, le porte-parole du gouvernement a affirmé, lors du compte-rendu du Conseil des ministres, que ces prévisions confirmaient la nécessité de la réforme des retraites. Il a souligné l'importance de cette réforme pour atteindre l'équilibre d'ici 2030, précisant que les décrets correspondants étaient en cours de publication.