Retraite des fonctionnaires : la hausse des cotisations décidée par l’État dénoncée par les élus locaux

Les élus locaux et les employeurs publics ont dénoncé la hausse des cotisations destinées à financer la retraite des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers.

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Retraites des fonctionnaires : la hausse des cotisations décidée par l'État dénoncée par les élus locaux. Crédit : Canva | Econostrum.info

Depuis le 19 novembre 2025, les élus locaux et les employeurs publics expriment des préoccupations concernant la hausse des cotisations destinée à financer les retraites des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers.

Selon la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL), le déficit des retraites des fonctionnaires devrait atteindre 10 milliards d’euros d’ici 2030, ce qui a conduit le gouvernement à décider une augmentation du taux de cotisation des employeurs publics de 40 % sur quatre ans. Cette mesure devrait engendrer une charge supplémentaire de 4,5 milliards d’euros d’ici 2028.

Les élus locaux, notamment ceux issus de l’Assemblée nationale et du Sénat, ont vivement critiqué cette décision prise par le gouvernement de François Bayrou. Stéphane Delautrette, député PS, et Bernard Delcros, sénateur centriste, ont déploré que cette hausse des cotisations se fasse « sans débat ni concertation », et qu’elle mette en péril les finances des collectivités locales. Selon eux, cette mesure unilatérale aura des conséquences négatives sur les budgets des collectivités, ce qui pourrait affecter leur capacité à maintenir les services publics locaux et à assurer le pouvoir d’achat des agents publics.

Emmanuelle Rousset, de France Urbaine, a quant à elle exprimé son mécontentement en soulignant que des mesures moins impactantes avaient suscité davantage de réactions dans le passé. Philippe Laurent, maire de Sceaux et président du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale, a également critiqué la facilité avec laquelle l’administration décidait d’augmenter les taux de cotisation, sans remettre en question les modalités du régime. Il a suggéré que l’augmentation des cotisations ne résolvait pas véritablement les problèmes structurels du système.

La CNRACL avait contribué de manière significative au financement d’autres régimes de retraite

Les élus locaux ont souligné que cette augmentation des cotisations entraînerait des conséquences directes pour les services publics locaux. Jean-François Debat, maire de Bourg-en-Bresse et président délégué de Villes de France, a expliqué que les collectivités locales seraient contraintes de réduire les sommes allouées au maintien du pouvoir d’achat de leurs agents publics. Il a également évoqué la possibilité que certaines communes soient tentées d’embaucher des contractuels pour des rémunérations plus attractives, tout en maintenant des coûts moins élevés pour les finances locales.

En outre, les représentants des employeurs territoriaux ont rappelé que la CNRACL avait contribué de manière significative au financement d’autres régimes de retraite par le biais de compensations inter-régimes, s’élevant à hauteur de 100 milliards d’euros. Ces mesures de solidarité expliquent en partie le déficit actuel du système, et les élus locaux demandent une réévaluation de ces transferts financiers pour éviter que le fardeau ne pèse exclusivement sur les collectivités locales.

Dans ce contexte, l’Association des maires de France (AMF) a également exprimé son désaveu de cette mesure, en soulignant que la hausse des cotisations décidée par l’État risquait d’aggraver la situation financière des collectivités locales, qui sont déjà confrontées à de nombreuses contraintes budgétaires.

Ainsi, les élus et employeurs publics s’opposent fermement à cette augmentation des cotisations, qu’ils considèrent comme un fardeau supplémentaire pour les finances locales. Ils réclament un gel de la hausse des cotisations pour 2026 afin de permettre un véritable débat sur les modalités de financement des retraites des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers.

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