En France, la réforme très controversée des retraites continue d'alimenter les débats. Les opposants soulignent toujours son caractère « injuste » et les partisans « ses avantages ». C'est dans ce contexte que le directeur de la Caisse nationale d'assurance vieillesse a apporté de nouvelles informations sur le sujet.
Renaud Villard a affirmé, sur les ondes de France Inter, que les départs anticipés à la retraite seraient « deux fois plus nombreux » grâce aux nouveaux paliers pour les départs anticipés en cas de carrière longue, introduits par la réforme des retraites. « On estime qu'on aura quasiment 40% de personnes qui partiront avant l'âge légal », précise-t-il. Plus précisément, la réforme consacre quatre mouvements de départs : 58, 60, 62, 63 ans. Mais cela signifie-t-il pour autant que les départs anticipés seraient plus nombreux ? Renaud Villard est catégorique : les départs vont être deux fois plus nombreux.
Par ailleurs, Renaud Villard reconnaît que cette procédure représentera « un challenge en gestion ». Pour un départ anticipé, « quelques mois avant, on reçoit une attestation de top départ opposée à l'employeur et ensuite, on dépose son dossier comme d'habitude », illustre-t-il. Pour anticiper donc les couacs et les lenteurs des démarches, un nouveau système « facile d'accès » aux futurs retraités sera être déployé « normalement au 23 novembre ». Renaud Villard assure que ce nouveau service « très simple » permettra aux assurés de régler leurs procédures en « 3 clics ».
Simplification des procédures pour les retraites anticipées
Ledit directeur promet, donc, la simplification des procédures avant de rebondir sur la gestion des nombreux départs annoncés, assurant que ses services vont s'appuyer « massivement sur une informatique de point ». Pour gérer ces nouvelles procédures, il assure encore qu'il y a « des équipes informatiques de haut niveau ».
Il faut tout de même rappeler que la réforme des retraites n'arrive toujours pas à convaincre les Français qui continuent de la rejeter. Sur le plan institutionnel, le Comité de suivi des retraites, dont la mission fixée par la loi de 2014 est de rendre un avis annuel sur la situation du système de retraites, n'est pas d'accord avec le gouvernement.
Ce comité explique, dans son 10ᵉ avis rendu public le 13 juillet, qu'à long terme, la réforme pourrait entraîner plus de coûts que le système en vigueur jusqu'à septembre 2023. Cette analyse souligne combien les transformations apportées au système par répartition produiront des effets difficiles à appréhender, du fait de l’infinie complexité des règles en vigueur.