Avec un déficit budgétaire en progression, le gouvernement doit réaliser des économies sur ses dépenses. Pour y arriver, il pourrait recourir à la sous-indexation des pensions de retraite des anciens travailleurs. Alors que le président de la République s'est engagé à augmenter les retraites suivant l'inflation en 2025, le doute plane autour des pensions des anciens fonctionnaires.
Le débat autour d'une sous-indexation, voire désindexation, des pensions a été relancé en début d'année par le ministre délégué chargé des Comptes publics, Thomas Cazenave. « Est-ce qu’on continue à indexer sur l’inflation l’ensemble de nos prestations ? » avait-il lancé. Il faut dire que l'idée n'est pas nouvelle, puisqu'une telle mesure a été appliquée sur les pensions de base en 2019. En revalorisant celles-ci de 0,3 % au lieu de 1,3 %, le gouvernement avait réalisé des économies de 2,8 milliards d'euros.
Mais pour 2025, le chef de l'État a clairement exprimé son opposition à l'application d'une telle mesure. En effet, le 12 juin dernier, lors de sa conférence de presse pour les élections législatives, le président de la République avait clairement affiché sa position, en assurant que les pensions allaient bel et bien être revalorisées sur la base de l'inflation. « Le pouvoir d’achat des retraités n’est pas une variable d’ajustement », avait-il indiqué.
Alors qu'en pensait que le sujet était clos, Le Figaro a fait savoir que le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, aurait proposé un « plan pour réduire les dépenses de l’État de 5 milliards d’euros par rapport à la loi de finances pour 2024 ». Et parmi les manœuvres envisagées : le geler des retraites des fonctionnaires.
Une sous-indexation des pensions des fonctionnaires représente plus de 2 milliards d'économies
Une rumeur appuyée par d'autres sources qui indiquent que la sous-indexation des pensions des anciens fonctionnaires aurait été mentionnée dans les lettres plafonds que Bercy s'apprête à envoyer aux différents ministères, afin de définir la structure du budget de 2025. Contacté par Capital, Matignon n'a donné aucune information quant à une telle mesure, se contentant de rappeler que le nouveau gouvernement peut décider de ne pas suivre ses recommandations.
En décidant de geler les pensions des fonctionnaires en 2025, l'État dégagerait plus de 2 milliards d'euros. Avec une telle disposition, les économies à réaliser seraient donc non négligeables. Toutefois, lors de sa prise de parole, le président de la République avait assuré qu'il n'était absolument pas envisageable que le plan d'économies pénalise les pensions. « Les économies ne se feront pas sur le dos des retraités », avait-il assuré.