Considérée comme un coup de force par une bonne partie des Français, la réforme des retraites a marqué la législature précédente de l'Assemblée nationale dissoute par Emmanuel Macron. Cette réforme, qui a engendré un mouvement social important en France, pourrait être remise en cause par la prochaine Assemblée en cas de changement de la majorité, d'où la question sur un possible retour à l'âge de 62 pour les départs à la retraite.
Il faut rappeler que cette réforme a fait couler beaucoup d'encre. Elle est passée grâce à l'article 49/3 de la Constitution qui permet au gouvernement de valider une loi sans le vote des parlementaires, et a engendré un mouvement social qui a duré plusieurs mois. Le texte de cette réforme est entré en vigueur le 1ᵉʳ septembre dernier. Le mouvement social, malgré son intensité, n'a pas fait plier Emmanuel Macron et son gouvernement. Les élections européennes apportent, toutefois, une nouvelle donne. Le parti du président a subi une véritable débâcle, considérée comme une sanction pour la politique menée durant le 2ᵉ mandat d'Emmanuel Macron.
Ce revers a poussé Emmanuel Macron à dissoudre l'Assemblée nationale et organiser des élections législatives anticipées, le 30 juin 2024 pour le 1ᵉʳ tour et le 7 juillet pour le deuxième. Ainsi, plusieurs projets de loi, programmés pendant cette législature, sont reportés et dépendent désormais de la composante de la future Assemblée nationale. La prochaine législature pourra également remettre en cause certaines lois et réformes. Celle de la retraite captive l'attention et alimente déjà le débat. Y aura-t-il un retour en arrière, notamment concernant l'âge du départ à la retraite ?
La remise en cause de la réforme de la retraite dépend de la nouvelle majorité
La remise en cause de cette réforme dépend des résultats des prochaines élections. Toutefois, connaître les positions des uns et des autres donne une vision sur ce qui pourra se passer. Le parti qui a eu la majorité relative aux européennes, à savoir le Rassemblement national (RN), avait assuré, lors de la présidentielle de 2022, qu'il était contre le changement de l'âge légal de départ à la retraite.
Pour ce parti, qui n'est pas assuré pour l'instant d'obtenir la majorité, cet âge devra rester fixé à 62 ans. Mais depuis, le parti ne s'est pas vraiment engagé dans la bataille contre la réforme de la retraite. D'ailleurs, le président du RN ne considère pas comme prioritaire une éventuelle abrogation de cette réforme. Il a expliqué, le 11 juin sur France 2, qu'il souhaiterait revenir sur cette réforme Macron plus tard.
Le rassemblement des forces de gauche, la NUPES, mené par Les Insoumis, pèsera également dans la balance des prochaines législatives, surtout si cette collision ne se fissure pas. La NUPES sera favorable à la remise en cause de la réforme dans une nouvelle majorité à l'Assemblée nationale.
Pour leur part, les partis de droite, ainsi que les Macronistes ne devraient certainement pas remettre en cause l'âge de départ à la retraite. Il faut retenir, en conclusion, que le retour à l'âge de 62 pour le départ à la retraite dépend de plusieurs paramètres et données qui ne sont pas disponibles pour l'instant.