Bonne nouvelle, la retraite progressive devrait bientôt devenir plus accessible. Un projet de décret transmis aux partenaires sociaux prévoit de rétablir l’accès à ce dispositif dès 60 ans, contre 62 ans aujourd’hui. Cette mesure, qui doit entrer en vigueur le 1er septembre 2025, fait suite à un accord signé en novembre 2024 entre syndicats et organisations patronales.
D’abord, il est utile de rappeler que la retraite progressive permet aux salariés et fonctionnaires ayant validé au moins 150 trimestres de commencer à percevoir une partie de leur pension tout en continuant à travailler à temps partiel. L’objectif est de faciliter la fin de carrière pour ceux qui souhaitent réduire leur activité sans renoncer brutalement à un revenu complet. Jusqu’à 2023, l’accès à ce dispositif était ouvert dès 60 ans. La réforme des retraites de 2023 avait repoussé cet âge à 62 ans, limitant l’usage de cette formule.
Pourquoi ce retour à 60 ans et qui sera concerné ?
Le retour à 60 ans pour l’accès à la retraite progressive est le fruit d’un compromis social. Lors de la négociation sur l’assurance chômage en 2024, les syndicats ont obtenu ce rétablissement en échange d’une réduction des droits chômage pour les seniors. Selon Ouest-France, le décret précise que cette mesure s’appliquera aux pensions prenant effet à partir du 1er septembre 2025.
La mesure s’adresse principalement aux salariés du privé et aux fonctionnaires d’État. Les agents de la fonction publique hospitalière et territoriale devront attendre un second décret, actuellement en cours de préparation selon la CFDT, qui réclame une mise en œuvre simultanée à celle du décret principal. Sans harmonisation rapide, des inégalités d’accès pourraient apparaître entre les différentes catégories de la fonction publique.
Un dispositif encore peu répandu
Malgré ses avantages, la retraite progressive est aujourd’hui peu utilisée. Seules 31 000 personnes en bénéficient. L’une des principales difficultés réside dans le fait que l’employeur peut refuser le passage à temps partiel. Ce verrou n’a pas été levé lors des discussions sociales. Sans l’accord de l’entreprise, il est impossible pour le salarié de réduire son temps de travail tout en activant sa retraite progressive.
La réouverture de l’accès à 60 ans pourrait néanmoins encourager davantage de salariés à opter pour ce dispositif d’aménagement de fin de carrière. En rendant la transition de la vie active vers la retraite plus progressive, cette mesure répond à un besoin croissant d’adaptabilité dans un monde du travail en mutation rapide.
En France, notre approche à la fin de carrière reste trop binaire : travailler à plein temps ou ne plus travailler du tout. Pourtant, d’autres pistes existent : retraite progressive, cumul emploi-retraite… J’encourage les partenaires sociaux à regarder ces sujets. pic.twitter.com/koUtoGIxvd
— Astrid Panosyan-Bouvet (@AstridPanosyan) April 16, 2025








