Retraite : l’écart de pension entre les femmes et les hommes reste abyssal

Une nouvelle étude souligne un déséquilibre persistant entre les femmes et les hommes dans le système de retraite en France.

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Retraite : l’écart de pension entre les femmes et les hommes reste abyssal | Econostrum.info

Un déséquilibre persiste dans le système de retraite français. Malgré les évolutions du marché du travail, les pensions restent très inégalitaires entre les sexes. Cette inégalité prolonge des disparités déjà visibles tout au long des carrières.

Selon une note récente publiée par l’Observatoire de l’émancipation économique des femmes, les hommes retraités perçoivent en moyenne 62 % de pension en plus que les femmes. Un écart massif qui n’est pas seulement le reflet d’une différence de rémunération, mais aussi le résultat d’un système structuré autour de carrières longues, stables et continues, que peu de femmes peuvent aujourd’hui revendiquer.

En effet, les parcours professionnels féminins sont plus souvent interrompus ou réduits en durée : maternité, congés parentaux, périodes de temps partiel, reconversions subies, ou encore retrait temporaire du marché du travail pour raisons familiales. Ces éléments entraînent une baisse des cotisations, et donc une pension finale plus faible.

Un fonctionnement structurellement désavantageux

Le mode de calcul des droits à la retraite valorise les carrières complètes et continues, ce qui désavantage mécaniquement les personnes aux parcours hachés. Les temps partiels, fréquents chez les femmes, donnent lieu à des cotisations réduites. Résultat : elles sont plus nombreuses à devoir travailler plus longtemps pour éviter une décote. En moyenne, une femme part huit mois plus tard qu’un homme pour atteindre une pension à taux plein.

Selon l’Observatoire, près de 75 % des retraités percevant moins de 1 000 euros par mois sont des femmes. Cette précarité relative concerne en particulier les mères de famille nombreuse, les ex-conjointes sans carrière propre, et les femmes ayant alterné emplois précaires et interruptions.

Des mécanismes compensatoires limités

Certains dispositifs existent : majorations de pension pour enfants, pensions de réversion, ou encore droits familiaux. Mais ces compensations, jugées partielles par les associations, ne suffisent pas à corriger un système qui amplifie les inégalités accumulées durant la vie active. La Fondation des Femmes dénonce un fonctionnement qui « ne se contente pas de refléter les inégalités, mais les renforce ».

Par ailleurs, même à la retraite, les femmes restent fortement sollicitées dans des formes de travail non rémunéré : garde des petits-enfants, soutien à des proches dépendants, aide bénévole. Ce travail invisible, central dans la cohésion sociale, n’est ni reconnu ni valorisé dans les droits à pension.

Vers une réforme des retraites plus équitable ?

Pour plusieurs acteurs associatifs, repenser les règles actuelles implique de tenir compte de la réalité des parcours féminins, marqués par des contraintes spécifiques. Cela poserait la question d’un mode de calcul plus inclusif, intégrant la diversité des contributions sociales, économiques et familiales.

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