La retraite à 64 ans : pourquoi les 1963-1965 vont y échapper

Pour les générations nées entre 1963 et 1965, la suspension de la réforme des retraites pourrait bien changer la donne et leur permettre d’échapper à la hausse de l’âge légal.

Publié le
Lecture : 2 min
Retraites
Retraites : Le rapport du COR modifié après une pression intense des syndicats. Crédit : AFP | Econostrum.info

Alors que la réforme prévoyait un recul progressif de l’âge légal à 64 ans, la suspension de son application jusqu’en 2027 change la donne pour les générations nées entre 1963 et 1965, qui pourraient bien échapper à cette règle tant décriée. Mais comment expliquer cette situation, et quelles conséquences concrètes pour ces futurs retraités ?

Adoptée en 2023, la réforme des retraites devait repousser l’âge légal de 62 à 64 ans, par paliers de trois mois selon l’année de naissance. Concrètement, les personnes nées en 1963 devaient partir à 62 ans et 6 mois, celles de 1964 à 63 ans, et celles de 1965 à 63 ans et 3 mois.

Mais début octobre 2025, le gouvernement a annoncé la suspension du calendrier jusqu’après l’élection présidentielle de 2027. Cette décision résulte avant tout d’un contexte politique tendu. Les débats budgétaires pour 2026 s’annonçaient explosifs et risquaient de relancer des motions de censure. Pour apaiser le climat social, l’exécutif a préféré temporiser. Résultat : la réforme entre dans une période d’attente législative, laissant en suspens la trajectoire vers les 64 ans.

Pour les générations 1963-1965, cette pause est plus qu’un simple report administratif : elle pourrait se transformer en véritable avantage, comme l’indique le Journal des Seniors. En effet, le gouvernement envisage de stabiliser l’âge légal autour de 62 ans et 9 mois ou 63 ans, ce qui figerait leur départ à un âge plus favorable que prévu.

Un « cadeau » de calendrier qui ne profitera pas à tout le monde

Ce gel offrirait à ces générations la possibilité de partir selon les anciennes règles, sans subir la montée progressive de l’âge. Autrement dit, les natifs de 1964 et 1965 pourraient partir plus tôt que prévu. Un soulagement pour beaucoup, après deux ans d’incertitude sur la date exacte de leur retraite.

Mais ce sursis n’efface pas toutes les conditions. Pour profiter pleinement de ce maintien d’âge, les futurs retraités devront avoir validé le nombre de trimestres nécessaires pour une retraite à taux plein. En cas de carrière incomplète, la décote s’appliquera toujours, réduisant le montant de la pension.

Autre élément important : si l’âge légal est bien gelé, rien ne garantit que la durée d’assurance, c’est-à-dire le nombre de trimestres exigés, le soit aussi. Certains experts redoutent un système hybride, où l’âge reste stable, mais où les trimestres continuent d’augmenter, ce qui reviendrait à repousser indirectement la retraite effective.

Cette décision interroge également sur la justice entre générations. Les personnes nées après 1966, elles, devraient toujours travailler plus longtemps. Pour ces Français, la suspension a un goût amer : à quelques mois près, ils se retrouvent du mauvais côté du calendrier.

Les futurs retraités entre soulagement et incertitude

Pour les générations 1963-1965, ce gel pourrait être perçu comme une victoire temporaire. Mais l’incertitude reste totale et rien ne dit qu’il ne sera pas révisé en 2027. En attendant, les futurs retraités concernés ont tout intérêt à vérifier leur relevé de carrière, anticiper leurs démarches et rester attentifs aux évolutions du texte.

Le système des retraites français, plus que jamais, se révèle tributaire des choix politiques. Et si les 1963-1965 peuvent espérer échapper à la hausse de l’âge légal, d’autres générations devront encore patienter (ou s’adapter) à une réforme qui n’a pas fini de faire parler d’elle.

Laisser un commentaire

Partages