Ce dimanche, la commission des Affaires sociales du Sénat a exprimé son désaccord avec la suspension de la réforme des retraites, une mesure adoptée par l’Assemblée nationale. Les sénateurs ont estimé que cette décision, obtenue par le Parti socialiste, était inefficace et ne résolvait pas le problème de manière durable.
La majorité sénatoriale, dominée par les Républicains et le groupe centriste, s’est opposée fermement à la suspension de la réforme des retraites. Pascale Gruny, sénatrice des Républicains, a exprimé son désaveu en qualifiant cette suspension de « poudre de Perlimpinpin« , soulignant que cette mesure reposait sur les retraités eux-mêmes pour son financement. Pour elle, la suspension de la réforme ne résolvait rien à long terme.
De plus, la rapporteure générale centriste Élisabeth Doineau a défendu l’idée que le Sénat, qui a soutenu la réforme des retraites pendant des années, ne pouvait pas se renier sur un sujet aussi crucial. Elle a insisté sur le fait que le financement de cette suspension ne correspondait pas aux principes du Sénat, qui défend une réforme équilibrée et pérenne.
La gauche critique le refus de compromis
L’opposition de gauche a vivement réagi à la décision du Sénat. Bernard Jomier, sénateur socialiste, a déploré l’attitude du Sénat, qu’il considère comme un « refus de compromis« . Selon lui, cette décision marque un blocage et empêche tout dialogue constructif pour parvenir à une solution. Il a également souligné que la majorité sénatoriale se refusait à trouver des points d’accord, ce qui entravait l’évolution du projet de loi.
De son côté, le gouvernement, par l’intermédiaire de la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a exhorté les sénateurs à revenir à une position de compromis, soulignant que si le budget était adopté, une suspension de la réforme des retraites serait mise en œuvre, rapporte 20 Minutes.
Appel au compromis de la ministre des Comptes publics
Face à cette situation, la ministre Amélie de Montchalin a appelé à la recherche d’un compromis entre le gouvernement et le Sénat. Elle a précisé qu’il y avait un espace pour une « compromission raisonnable« , afin de permettre la mise en œuvre de la suspension de la réforme des retraites, en particulier si un vote favorable sur le budget était obtenu. Elle a également insisté sur la nécessité de faire avancer les discussions sans plus de blocages, soulignant que cette réforme était indispensable pour l’équilibre financier du pays.
Au-delà de la réforme des retraites, d’autres mesures sont au cœur des désaccords entre les sénateurs et les députés. Par exemple, le gel des prestations sociales, habituellement indexées sur l’inflation, a été rétabli par les sénateurs, alors que cette mesure avait été rejetée par l’Assemblée nationale. Le gel des pensions de retraite, également supprimé par les députés, a été réintroduit en commission, bien que les sénateurs aient décidé de préserver les pensions inférieures à 1 400 euros.
Ces décisions montrent clairement que les sénateurs cherchent à maintenir une ligne plus stricte en matière de finances publiques, tout en tentant de limiter l’impact sur les plus faibles.
Vers un compromis difficile mais nécessaire pour valider le budget 2026
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 continuera son parcours législatif, avec un retour en séance publique prévu pour mercredi. Les amendements adoptés en commission devront être soumis à l’ensemble des sénateurs pour validation. Si les divergences entre les sénateurs et les députés risquent de prolonger les débats, un compromis sera néanmoins nécessaire pour parvenir à un accord d’ici le mois de décembre.
La question de la réforme des retraites, qui divise profondément le paysage politique français, continuera donc à faire l’objet de vifs échanges dans les semaines à venir.








