Le gouvernement semble prêt à réexaminer les règles de l’assurance chômage, notamment dans un objectif de réduction des déficits publics. Cependant, cette initiative soulève la colère des syndicats, dont la CFDT, qui accuse le gouvernement de chercher à réduire les droits des chômeurs sans dialogue ni transparence.
Le 13 avril 2025, la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a exprimé ses préoccupations quant à la possibilité d’une nouvelle réforme de l’assurance chômage. Dans une interview aux Echos, elle a dénoncé un projet préparé « en catimini », sans consultation publique. Elle a souligné que si le gouvernement voulait toucher une nouvelle fois aux règles d’indemnisation des chômeurs, il devait ouvrir le débat au lieu de prendre des décisions à huis clos. Selon Léon, une telle réforme n’apporterait pas de solution aux problèmes économiques actuels du pays.
Ce projet de réforme survient dans un contexte économique difficile, marqué par des tensions commerciales internationales et des difficultés d'emploi croissantes en France. La question de l’assurance-chômage est revenue sur le tapis lors d’une réunion à l’Élysée, en présence de plusieurs ministres, qui ont étudié des pistes pour réduire les déficits publics. La réforme de l’assurance chômage semble donc être envisagée comme une source d’économies, selon des déclarations provenant du cabinet de la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet.
La réforme de l’assurance chômage de 2019 : déjà des conséquences lourdes
L’assurance chômage a déjà été réformée à partir de 2019. Cette réforme a permis de réduire de 12% la durée moyenne du chômage, mais elle a également entraîné une diminution de 18% de l’allocation moyenne, soit environ 6 euros par jour. Cette baisse a affecté les demandeurs d’emploi, qui se retrouvent avec des indemnités moins élevées, malgré la persistance des difficultés économiques. Le bilan de cette réforme est donc controversé, et les syndicats, dont la CFDT, estiment que ces mesures n’ont fait qu’aggraver les inégalités sociales sans apporter de réels bénéfices pour l’économie.
Marylise Léon a exprimé sa frustration face à ces mesures d’austérité, soulignant que le gouvernement semble privilégier les économies budgétaires au détriment du bien-être des citoyens les plus vulnérables. La CFDT a également critiqué la politique du gouvernement, la qualifiant de « pillage des chômeurs ».
Le coût social des réformes : un problème sous-estimé
L’un des principaux reproches formulés par Marylise Léon est le manque de prise en compte des conséquences sociales des réformes économiques. Alors que la France fait face à une conjoncture internationale incertaine et un risque accroissant de chômage, Léon a exprimé son inquiétude concernant l’impact social de nouvelles mesures. Elle a déclaré qu’ignorer ces conséquences sociales serait irresponsable, notamment dans un contexte où la gestion de l'emploi devient de plus en plus complexe.
La secrétaire générale de la CFDT a insisté sur le fait qu’il est essentiel d’aborder la question de l’emploi et des indemnités de manière collective, en concertation avec les partenaires sociaux. Selon elle, la situation actuelle nécessite des réponses équilibrées qui tiennent compte à la fois des impératifs économiques et des besoins sociaux. Pour Marylise Léon, une telle réforme ne pourra pas réussir si elle est imposée sans une véritable discussion sur ses conséquences pour les travailleurs et les chômeurs.
Face à ces annonces, la CFDT appelle le gouvernement à ouvrir le débat sur l’assurance chômage et à ne pas se contenter de mesures prises sans consultation. Marylise Léon insiste sur la nécessité de prendre en compte les impacts sociaux des réformes, pour éviter que les travailleurs et les chômeurs ne paient le prix d’une crise qui les dépasse. Si le gouvernement entend vraiment réformer l’assurance chômage, il doit d’abord dialoguer avec les syndicats et les partenaires sociaux pour s’assurer que les solutions apportées soient à la fois efficaces et justes.