La réforme de l’Assurance chômage, entrée en vigueur en 2021, a instauré une baisse progressive des allocations pour certains chômeurs après six mois d’indemnisation. Pour les plus aisés, la baisse peut atteindre jusqu’à 30 %. Cette mesure a suscité de nombreux débats, mais elle semble avoir un impact concret sur le comportement des chômeurs concernés.
Les chômeurs dont les allocations baissent à partir du 7e mois retrouvent un travail en moyenne un mois et demi plus rapidement que ceux qui bénéficient de l’allocation à taux plein. Cette accélération est particulièrement marquée pour les personnes ayant subi une baisse maximale de 30 %, selon une étude de la DARES.
Ce retour au travail rapide est d’autant plus frappant en comparaison avec ceux dont l’allocation baisse moins fortement, qui mettent environ 20 jours de moins pour retrouver un emploi. Les économistes soulignent que cette réaction rapide montre un comportement d’anticipation, motivé par la baisse imminente des indemnités.
Une réforme qui modifie le rapport au travail
Les chômeurs concernés par cette réforme sont majoritairement des hommes, souvent des cadres très diplômés et âgés de plus de 45 ans. Ces derniers étaient auparavant des salariés à hauts revenus, et la baisse de leurs indemnités est significative. Cependant, cette mesure semble inciter les individus à rechercher activement un emploi, même si cela signifie accepter un poste plus rapidement.
Un autre constat intéressant est que, malgré cette accélération du retour à l'emploi, les nouveaux emplois obtenus sont en majorité des CDI. En effet, 75 % des chômeurs soumis à la dégressivité ont retrouvé un contrat à durée indéterminée sans affectation négative sur leurs conditions de travail. La réforme a également permis de réduire les dépenses de l’Assurance chômage de manière notable.
En plus des économies liées à la baisse directe des allocations, la réduction du temps de chômage génère une économie supplémentaire de 35 % par rapport aux prévisions initiales. Cela représente un gain considérable pour les finances publiques. Les effets mécaniques de la réforme, comme la réduction du nombre de chômeurs longue durée, ont permis de compenser en partie l’impact social de cette mesure.
Les ajustements récents de la réforme de l’assurance chômage
Il est important de noter qu’en ce mois d’avril 2025, la réforme de l’assurance chômage a été modifiée pour exonérer certains cadres à hauts revenus de cette dégressivité à partir de 55 ans, alors qu’elle concernait auparavant ceux de 57 ans et plus. Ce changement permet à certains travailleurs âgés de bénéficier d’une transition plus douce vers la retraite sans être pénalisés par une diminution de leurs allocations chômage.
En conclusion, bien que la réforme de la dégressivité des allocations chômage ait été critiquée pour ses effets potentiellement pénalisants, elle semble avoir des résultats positifs en termes de retour rapide à l’emploi. Toutefois, son impact sur la qualité des emplois retrouvés et sur la situation des plus vulnérables reste à surveiller.