La France enregistrait l’un des taux d’inflation les plus bas d’Europe, et ce, grâce aux différentes interventions de l’État. Pourtant, le pays connaît une baisse relativement lente des taux des indices de prix comparée à celle de ses voisins. En voici les causes.
L’inflation perdure en France
En 2022, la France enregistrait le niveau de hausse des prix le moins élevé en Europe. Néanmoins, à présent, c’est le pays où l’inflation a le plus de mal à régresser. Pour rappel, l’Hexagone avait un taux d’inflation de 6,2 %, le plus bas du continent, suivi de l’Espagne à 9 %, l’Italie à 9,4 %, l’Allemagne à 10,9 %, la Belgique à 12,1 % et enfin les Pays-bas à 17,1 %.
En 2023, la tendance a bien changé, étant donné que la France se classe désormais parmi les 5 pays au taux d’inflation le plus haut. Elle affiche, depuis septembre, une hausse des prix de 5,6 %, bien au-dessus de l’Allemagne à 4,3 %, l’Espagne à 3,2 %, la Belgique à 0,7 % et les Pays-Bas à -0,03 %, suite à la déflation du mois dernier. D’ailleurs, on constate une chute de l’inflation de 17,3 % aux pays bas en 2023, tandis qu’en France, elle n’atteint pas plus de 0,6 %.
Selon l’historique des crises similaires à la présente, la France a toujours eu du mal à remonter la pente comparée à ses voisins. « En France, ça marche dans les deux sens. Au début, ça va un peu moins mal, moins vite chez nous et la sortie est un peu plus compliquée », explique le PDG d’Aristid Retail et spécialiste de la consommation, Rodolphe Bonnasse. Selon lui, les dispositifs mis en place par l’État lors de la crise ont permis d’amortir les dégâts, mais ont induit, par la même occasion, à un rebond plus lent.
Le bouclier tarifaire remis en cause
Selon les économistes, le taux d’inflation en France a été maintenu de façon artificielle, grâce aux différentes mesures prises par le gouvernement, à l’instar du bouclier tarifaire. Avec la suppression de ces dispositifs d’aide, l’inflation continue tout de même de baisser, mais plus lentement.
D’autre part, on remarque que le recul de l’inflation alimentaire est bien moins important en France, comparé à d’autres pays européenne. Et pour cause, les négociations commerciales entre les industriels et les distributeurs n’ont lieu que pendant la période allant de décembre à mars. Tandis que, dans la majorité des autres pays d’Europe, elles peuvent être organisées tout au long de l’année. En conséquence, l’évolution des prix a tendance à stagner. En mars, selon l’Insee, l’inflation alimentaire en France était de 15,9 %, avant de passer à 11,2 % en août. On remarque alors une baisse de 4,7 points, qui s’avère minime comparée à la baisse de 9 points enregistrée aux Pays-bas.
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