Le cabinet d'Hervé Berville, secrétaire d'État chargé de la mer, a confirmé l'information selon laquelle la Commission européenne avait accordé une extension de l'aide au gazole dédiée aux pêcheurs. Bien que cette décision soit la bienvenue parmi les concernés, elle suscite une vive controverse, puisqu'elle exclut une grande partie des pêcheurs.
Il faut dire que les modalités de cette aide destinée aux pêcheurs ne sont pas suffisamment transparentes, en particulier son montant par litre. C'est cette ambiguïté entourant la subvention qui a provoqué le mécontentement des pêcheurs. Au mois d'octobre dernier, Hervé Berville avait tenu à rappeler que cette aide avait été reconduite 4 fois et que 26 millions d'euros avaient été accordés à la filière au pays Bigouden, pour calmer la colère des pêcheurs qui réclament la pérennité de cette aide et sa généralisation à tous les pêcheurs.
Dans un premier temps, le secrétaire d'État à la mer avait annoncé, lors de sa visite au Guilvinec, le 12 octobre dernier, la prolongation de l'aide au gazole au 4 décembre prochain. Finalement, l'aide sera disponible jusqu'au moins de juin 2024 sur décision de la Commission européenne, indiquait Télégramme le 20 novembre. Une information confirmée par le cabinet du secrétaire d'État à la mer, Hervé Bervil.
L'aide au gazole prolongée jusqu'en juin 2024, mais…
Certes, cette nouvelle a fait des heureux, notamment avec la hausse des prix du carburant, mais elle écarte une bonne partie des pêcheurs et ne dispose pas d'une vision de renouvellement à long terme. D'ailleurs, le secrétaire d'État, qui arguait à l'époque sa volonté de ne plus passer d'un « plan de sortie de flotte à une aide carburant », reconnaît les failles de cette aide, notamment sa pérennité.
Stéphane Pochic, de l'armement, qui va pouvoir bénéficier de cette nouvelle aide pour ses neuf bateaux côtiers, partage le même avis que le secrétaire de l'État. « L'Europe prend conscience des difficultés de la pêche, mais il faudrait un mécanisme sur du long terme pour avoir une vision de renouvellement et de décarbonation de la flottille », indique-t-il à France Bleu.
Ce dispositif est d'une grande utilité pour l'ensemble des pêcheurs. Les catégories lésées représentent en tout 40% du poisson débarqué en Bretagne. Ces armements dits structurés n'ont pas reçu d'aide depuis déjà 15 mois. « On commence à avoir de gros soucis de recrutement et des personnels qui quittent les armements pour toucher des salaires plus importants dans d'autres structures », témoigne Christophe Collin de l'Armement Bigouden pour France Bleu.