Alors que la facture énergétique des ménages avait bénéficié d’une relative accalmie, la tendance pourrait s’inverser dans les mois à venir. Plusieurs facteurs, notamment la baisse des stocks et la reprise des achats estivaux, risquent d’entraîner une hausse significative des prix du gaz. À quoi faut-il s’attendre et quelles en sont les causes principales ?
Si l’hiver dernier a été marqué par une certaine stabilité des prix du gaz, cette situation semble toucher à sa fin. Les tarifs sur les marchés de gros ont déjà entamé une hausse notable. En 2024, le prix moyen du gaz était descendu à 34 euros par mégawattheure, mais les projections pour 2025 tablent sur un prix autour de 45 euros, soit une augmentation de près de 32 %.
Bien que ces niveaux restent éloignés des 300 euros/MWh atteints lors du pic de la crise énergétique en 2022, ils restent nettement supérieurs aux tarifs pratiqués avant cette crise. Cette remontée progressive se répercute déjà sur les factures des consommateurs. Alors qu’une famille avec une consommation moyenne payait 100 euros par mois en 2024, ce montant atteint désormais 125 euros, constate RMC.
Des stocks en forte diminution
L’un des facteurs majeurs de cette flambée des prix réside dans la baisse inquiétante des réserves de gaz en Europe. À la sortie de l’hiver, les stocks sont tombés à 34 % de leur capacité, contre 60 % l’an dernier à la même époque. En France, la situation est encore plus critique, avec un niveau de stockage de seulement 21 %.
Cette chute des réserves s’explique par plusieurs éléments. Un hiver plus rigoureux que prévu a entraîné une forte consommation de gaz, réduisant les volumes disponibles. L’arrêt du transit du gaz russe via l’Ukraine fin 2024 a également pesé sur l’approvisionnement européen. Par ailleurs, la production des énergies renouvelables, notamment l’éolien et le solaire, a été insuffisante à l’automne, obligeant les fournisseurs à se tourner davantage vers le gaz pour répondre à la demande.
Une concurrence accrue pour reconstituer les stocks
Face à cette situation, l’Europe doit impérativement reconstituer ses réserves avant l’hiver prochain. L’Union européenne a fixé un objectif de remplissage de 90 % d’ici le 1er novembre, avec des paliers intermédiaires à respecter tout au long de l’été.
Cette nécessité de restocker massivement le gaz risque d’accroître la demande sur les marchés internationaux, faisant mécaniquement grimper les prix. L’été prochain pourrait donc être marqué par une bataille d’approvisionnement, notamment face aux pays asiatiques, grands consommateurs de gaz liquéfié.
Vers une nouvelle flambée des factures de gaz ?
Les consommateurs doivent-ils s’attendre à une nouvelle explosion des prix du gaz d’ici la fin de l’année ? Si la tendance actuelle se poursuit, il est probable que les factures continuent d’augmenter. De plus, des décisions politiques pourraient aggraver la situation, comme une hausse de la fiscalité sur le gaz déjà évoquée par le gouvernement.
Pour se prémunir contre ces hausses, plusieurs solutions existent. Comparer les offres des fournisseurs et privilégier les contrats indexés permet de bénéficier des éventuelles baisses de prix. Optimiser sa consommation en adaptant le chauffage et en améliorant l’isolation du logement peut également limiter l’impact de la hausse. Anticiper ses achats en profitant des périodes où les prix du gaz sont les plus bas peut aussi s’avérer avantageux.
En conclusion, les prochains mois seront déterminants pour l’évolution des prix du gaz. Si les tensions sur l’approvisionnement se confirment, une nouvelle flambée des prix à l’hiver 2025 pourrait être inévitable, avec des répercussions directes sur le budget des ménages.