La transition énergétique fait déjà des dommages collatéraux. Les Français se désabonnent de plus en plus du gaz. Fatalement, ils se retrouvent de moins en moins nombreux à assumer les charges d’entretien du réseau national de canalisation, estimées à 1,8 milliard d’euros par an.
La France dispose d’une toile de 200 000 km de réseau de canalisation de distribution de gaz. C’est un agencement auquel il faudra ajouter les nombreuses stations de détente et autres infrastructures intégrées dans le réseau, qui fait l’objet d’un entretien périodique. Bien entendu, les opérations d’entretien ont un coût qui est réparti sur l’ensemble des factures des abonnés. Mais voilà que la transition énergétique, prônée par l’État ces dernières années, pousse les ménages et autres consommateurs à passer à l’électrique.
En deux ans, le nombre d’abonnés a baissé de 9%. Ils se retrouvent donc de moins en moins nombreux à devoir assumer ce fardeau d’entretien des canalisations. Par conséquent, les clients « fidèles » devront forcément payer plus cher « à partir de juillet 2024 », envisage la Commission de régulation de l’énergie (CRE) qui semble avoir du mal à assurer un équilibre face à ces défections en ressources. Il faut dire que cette option de réévaluation du prix du gaz a été tranchée au terme d’une consultation engagée avec des professionnels du secteur. « La consultation vient de s’achever, mais la Commission a proposé une hausse significative du tarif dédié à l’entretien du réseau dès juillet prochain: +30%, après quatre années de quasi-stabilité. La décision sera officialisée d’ici la fin de l’année », annonce RMC.
57 euros de plus par an pour le gaz
Dans le détail, la facture augmentera « in fine de 6,3% pour le chauffage et 11,3% pour l’eau chaude ». Ce qui représenterait 57 euros par an pour un abonné qui se chauffe au gaz. Un montant jugé élevé pour un consommateur moyen. D’où l’appel de l’association des consommateurs à revoir l’impact de ces charges d’entretien sur les ménages, surtout qu’on n’est qu’au début du processus.
Il va sans dire qu’au fil du temps, les consommateurs seront de moins en moins nombreux, et ceux restants devront payer plus cher leur gaz. L’urgence de trouver une alternative pour ne pas endosser un fardeau de plus en plus lourd à supporter s’impose. Les statistiques projetées par la CRE, citées par RMC, estiment à 150 000 le nombre de clients à perdre annuellement dans les prochaines années. De même, elles prédisent une réduction de moitié, voire plus,de la consommation du gaz en France à l’orée 2050.
Quelle serait alors la solution à cette spirale ? Selon l’économiste Anna Créti, repris par RMC, « les canalisations de gaz sont publiques et leur moindre utilisation découle de la transition énergétique, qui est un choix politique. Leur coût devrait donc être supporté par l’ensemble de la société. Mais il faut beaucoup de courage pour se l’avouer ». De son côté, Xavier Pinon, co-fondateur du comparateur de fournisseurs d’énergie Selectra, rappelle que, pour l’heure et « malgré ces augmentations, le prix du kWh de gaz reste bien moins cher que celui de l’électricité, qui a pris 30% en deux ans ».
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