Les marchés pétroliers sont entrés dans une nouvelle phase d'instabilité ces derniers jours. Ils sont impactés par la morosité économique mondiale, mais aussi par l'augmentation des stocks américains. Les prix du pétrole se sont effondrés ce mercredi 22 novembre après plusieurs jours de recul.
En effet, le prix du Brent est descendu sous la barre symbolique de 80 dollars américains. Il est cédé à 78.98 USD. De son côté, le brut américain West Texas Intermediate est passé à 74,42 USD. Les cours du pétrole perdent ainsi plus de 10 % de leur valeur en quelques semaines.
Cette chute des prix contredit toutes les prévisions pour cette fin d'année. En effet, les analystes ont tablé sur un prix qui avoisine les 100 dollars. Cependant, de nouveaux facteurs ont changé la donne. Il s'agit notamment de la publication de premières données sur les stocks hebdomadaires de brut aux États-Unis. Des stocks qui sont en nette hausse comparativement aux prévisions. La fédération des professionnels du secteur, l’American Petroleum Institute (API), a estimé que les stocks de brut s’étaient renforcés de plus de 9 millions de barils la semaine dernière.
Devant ce recul, les yeux sont rivés sur la prochaine réunion ministérielle de l’Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés), prévue initialement dimanche à Vienne et reportée au 30 novembre. Un report qui suscite des interrogations, surtout que l'organisation ne donne aucune explication dans son communiqué. Il serait dû, selon certains analystes, aux divergences entre les États membres sur les niveaux de production pétrolière. L'Arabie saoudite, qui a baissé sa production, s'attend, en effet, à ce que d'autres producteurs le fassent également. Sont-elles les premières fissures dans cette organisation soudée ces dernières années ? Seul l'avenir nous le dira.
Que présage ce recul des prix du pétrole pour les carburants en France ?
L'effondrement des prix du pétrole dans cette conjoncture marquée par la cherté des carburants en France est évidemment une bonne nouvelle pour les consommateurs, étant donné que les cours des carburants à la pompe dépendant intrinsèquement de ceux du pétrole. D'ailleurs, ces derniers jours, les carburants connaissent un début de baisse.
Faut-il crier victoire pour autant ? Non, car à leurs niveaux actuels, les prix du pétrole sont encore très hauts. Les prix appliqués actuellement en France sont aussi le résultat des mesures décidées par le gouvernement en collaboration avec les distributeurs. Ils sont donc en dessous de la réalité du marché, étant le fruit de la vente à prix coûtant et du plafonnement des prix par plusieurs distributeurs. Pour que les prix des carburants baissent de manière significative, les prix du pétrole doivent perdre encore quelques dollars.