La précarité estudiantine progresse à Lyon et les représentants de l’université Jean Moulin Lyon 3 ont tiré la sonnette d’alarme sur les conditions de vie des étudiants. En effet, ces derniers sont touchés de plein fouet par l’inflation et font également face à des conditions de logement à la limite de la décence au niveau des cités Crous.
Pour lutter contre la précarité étudiante, l’université Jean Moulin Lyon 3 a lancé un dispositif intitulé « Take Care ». Les étudiants auront ainsi accès à des produits d’hygiène (shampoing, gel douche, brosses à dent, protections hygiéniques…) via des distributeurs automatiques au sein de l’université. Cette dernière propose aussi un service de prêt d’ordinateurs et une épicerie solidaire, mais le budget de plus en plus contraint des étudiants entraîne la dégradation de leurs conditions de vie. Le président de Lyon 3 a ainsi indiqué que « L’université doit prendre sa part, celle d’un service public, dans le maintien des conditions de vie et d’études de ceux dont elle assure la formation. La santé et le bien-être ne doivent pas être la variable d’ajustement du budget de plus en plus contraint de nos étudiants ».
Des étudiants logés dans des bâtisses insalubres
Pour rappel, quatorze présidents d’université avaient par ailleurs publié une tribune pour demander une allocation d’études attribuée à tous les étudiants, sans condition de ressources. Entre les factures d’énergie qui flambent, les loyers et l’alimentation, les étudiants n’arrivent plus à faire face. Les résultats d’une enquête de l’Unef Lyon montrent que le coût de la vie étudiante a augmenté de 3,83 % cette année, soit 554,76 euros de dépenses supplémentaires.
Les logements du Crous accessibles aux boursiers sont également dans un sale état. Manon Moret, présidente de l’Unef de Lyon, a expliqué que « Aujourd’hui, une centaine d’étudiants à Lyon vivent dans des conditions d’insalubrité indignes ». Les cafards, les punaises de lit et l’entretien inexistant ont fini par faire fuir de nombreux étudiants qui se sont rabattus sur les colocations solidaires, intergénérationnelles ou leurs propres moyens.
La métropole de Lyon, qui compte près de 180 000 étudiants, souffre aussi du manque d’hébergement. « Tous les étudiants n’ont pas vocation à être au Crous, mais certains demandent à pouvoir y rentrer et se retrouvent à la rue, or le Crous est le dernier service public à avoir pour mission de lutter contre la précarité étudiante », dénonce Manon Moret. L’Unef, lors d’un rassemblement contre le mal-logement étudiant le 4 octobre, a estimé qu’il faudrait doubler le nombre de places du Crous, qui est actuellement de 9 260. Cette demande survient après que le Crous de Lyon a augmenté les charges locatives de 3,5 % dans ses résidences pour faire face à l’augmentation des coûts énergétiques. De son côté, le Crous soutient avoir déjà mis à disposition 1 200 nouvelles places d’hébergement pour la période 2021-2023, avec 800 autres prévues d’ici 2026.
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