Au cours des dernières années, la précarité étudiante a pris de plus en plus d'ampleur. Plusieurs organismes tirent la sonnette d'alarme et appellent à réagir en urgence. Une nouvelle enquête menée par trois étudiantes vient justement confirmer la gravité de la situation.
À Angers, en Maine-et-Loire, trois étudiantes ont réalisé une enquête sur la précarité alimentaire des étudiants. Âgées entre 21 à 25 ans, ces trois étudiantes en première année de master innovation entreprise et société, à l’Université catholique de l’Ouest (UCO) d’Angers, ont récolté pas moins de 500 réponses de la part d'autres étudiants dans le cadre d'une enquête, rapporte Ouest-France.
Le constat est sans appel. Selon les réponses recueillies par les trois étudiantes, près d'un étudiant sur deux confie sauter des repas à cause d'un budget très restreint. De plus, l'enquête révèle que la grande majorité des étudiants regardent d'abord les prix des produits avant de se pencher sur la qualité.
Par ailleurs, deux étudiants interrogés sur trois estiment que leur niveau de vie impacte considérablement leurs habitudes alimentaires. Une malnutrition qui n'est pas sans conséquence sur la santé physique, mais aussi mentale des étudiants. D'ailleurs, plusieurs d'entre eux indiquent que la précarité alimentaire impacte considérablement leurs études.
3 étudiants sur 4 disposent de moins de 100 euros par mois pour vivre
L'association d'aide alimentaire Linkee avait, elle aussi, réalisé une enquête similaire. 515 étudiants bénéficiaires de panier-repas avaient alors répondu à une série de questions dans le cadre d'une enquête qui avait duré entre novembre 2022 et juillet 2023. Selon les résultats de cette étude, 3 étudiants sur 4 avaient indiqué avoir un budget de moins de 100 euros par mois pour vivre, soit moins de 3,33 euros par jour. Par conséquent, un étudiant sur 2 expliquait avoir recours aux paniers-repas distribués par l'association à cause de la hausse des prix des produits alimentaires.
Cette précarité étudiante concerne majoritairement les étudiants ayant un loyer à payer (studio ou collocation), avait indiqué cette étude de Linkee. Un autre constat alarmant, l'enquête avait révélé qu'un étudiant sur 10 avouait avoir été contraint de dormir dehors ou dans une voiture au moins une fois au cours des 12 derniers mois.
Sur les personnes bénéficiant des plateaux-repas de l'association Linkee, seuls 21% de ces étudiants ont accès aux bourses sur critères sociaux du Crous. Néanmoins, cette bourse « a des effets protecteurs pour les étudiants qui la reçoivent, car une majorité d'entre eux n'a pas besoin de recourir à des dispositifs d'aide alimentaire », indique l'enquête menée par Linkee.