Pouvoir d’achat : pourquoi les ventes des supermarchés reculent malgré la baisse de l’inflation

Malgré un ralentissement de l’inflation en 2024, les supermarchés constatent une baisse inédite de leurs ventes. Les consommateurs, confrontés à des contraintes liées au pouvoir d’achat, modifient leurs habitudes d’achat en privilégiant les promotions et les produits à bas prix. Cette tendance met en lumière un décalage persistant entre la baisse de l’inflation et le ressenti économique des ménages.

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Un caddie dans un supermarché pour symboliser le pouvoir d'achat des français
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Les grandes enseignes alimentaires, espérant un rebond des ventes avec la fin de l’inflation galopante, font face à une désillusion. Les Français, souciant de leur pouvoir d’achat, ajustent leurs dépenses et limitent leurs achats, même sur les produits de consommation courante.

Selon les données de l’institut Circana, les ventes de produits de grande consommation ont reculé de 1 % en volume en 2024. Bien que cette baisse puisse paraître modeste, elle représente un bouleversement pour les supermarchés, avec un impact direct de 0,5 % sur leur chiffre d’affaires. Cette contraction, qualifiée d’inédite depuis une décennie, illustre les arbitrages financiers opérés par les consommateurs.

Des changements d’habitudes marqués

Pour faire face à la hausse continue des prix sur certains produits, les consommateurs ajustent leurs priorités. Les ménages privilégient les promotions et les marques distributeurs au détriment des achats dits « plaisir ». Ainsi, des produits comme les adoucissants, le café ou encore les fruits de mer enregistrent des ventes en chute, tandis que des alternatives plus abordables, comme la truite fumée ou le prosecco, sont privilégiées. Les rayons les plus touchés par ces arbitrages sont ceux des boissons (-3,7 %) et des produits d’hygiène et de beauté (-2,7 %).

Ce recul des ventes intervient à un moment critique : la période annuelle de négociations entre les grandes enseignes et les industriels. Jusqu’au 1er mars, les deux parties discutent des tarifs qui seront appliqués en 2025. Les industriels, invoquant l’envolée des coûts des matières premières comme le beurre, le café ou l’huile d’olive, réclament des hausses de prix pouvant atteindre 10 %. Ces demandes se heurtent à la volonté des distributeurs de limiter les augmentations pour répondre aux attentes des consommateurs.

Un pouvoir d’achat toujours sous pression

Malgré le ralentissement de l’inflation, le ressenti des ménages reste difficile. Beaucoup peinent encore à absorber les hausses de prix accumulées ces deux dernières années, ce qui freine leur capacité de consommation. Les distributeurs tentent de répondre à cette réalité en multipliant les initiatives, à l’image d’Intermarché, qui s’engage à réduire le prix de 1 000 produits dès la fin janvier. Néanmoins, ces efforts risquent d’être insuffisants pour inverser la tendance.

Le recul des ventes en supermarché témoigne d’une fragilité persistante du pouvoir d’achat des Français. Si la baisse de l’inflation est une bonne nouvelle, elle ne compense pas les tensions économiques ressenties par les ménages. Dans ce contexte, les grandes surfaces devront redoubler d’efforts pour répondre aux attentes d’une clientèle devenue plus vigilante et sélective dans ses choix de consommation.

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