La question du pouvoir d'achat domine l'espace médiatique et politique en France. En effet, les Français sont nombreux à se plaindre de la cherté de la vie dans ce contexte marqué par des hausses généralisées des prix, notamment des produits alimentaires, de l'énergie et des carburants.
Hormis l'aide aux carburants de 100 euros par an et par voiture, jugée minime, le gouvernement n'a pris aucune mesure concrète pour venir en aide aux franges les plus démunies. Le contexte socio-économique est donc brûlant en France, notamment avec la hausse importante des prix des carburants à laquelle le gouvernement n'arrive pas à faire face.
Interpellé sur cette situation, le président de la République a annoncé des mesures pour soutenir le pouvoir d'achat lors de son passage, dimanche 24 septembre, aux 20H de TF1 et France 2. S'exprimant sur cette question, Emmanuel Macron a reconnu que les Français passaient par une phase difficile. Il a notamment fait savoir que le gouvernement renonçait à autoriser la vente à perte des carburants, demandant aux distributeurs de se contenter de la vente à prix coûtant.
Emmanuel Macron s'en remet aux industriels
Ainsi, la vente à perte proposée par la Première ministre est officiellement jetée aux oubliettes par le président, qui a essayé de sauver la face et son exécutif : « La menace de baisser le seuil de vente à perte a été brandie. Elle ne sera pas dans le texte de mercredi [en conseil des ministres, NDLR]. On la garde comme menace », a-t-il déclaré. Il a indiqué sur ce point que la Première ministre allait « rassembler tous les acteurs de la filière cette semaine » pour « leur demander de faire à prix coûtant ». Toutefois, Emmanuel Macron a fait un geste envers les plus démunis. Il a annoncé une nouvelle aide pour compenser le prix élevé du carburant, mais celle-ci est « limitée aux travailleurs » et aux plus modestes, et qui pourrait atteindre « 100 euros par voiture et par an ».
C’est « limité, mais beaucoup plus pertinent », car elle s’adressera aux « personnes qui travaillent et qui ont besoin de rouler », et n’ira pas au-delà de la moitié des Français qui gagnent le moins, a précisé le chef de l’État, en expliquant avoir demandé au gouvernement de mettre au point ce dispositif. Concernant l'alimentaire, Emmanuel Macron est resté dans la même logique que son gouvernement en rejetant la balle dans le camp des industriels.
Il a déclaré que les « 60 plus gros industriels de l’agroalimentaire » allaient être réunis autour d’une table de négociations, afin de convenir d’un accord limitant leurs marges. « On a de grands groupes qui ont fait flamber les prix de certaines de leurs marques et donc on veut les remettre autour de la table », a-t-il dit. « On va mettre en place, et je vais y veiller personnellement, un accord sur la modération des marges dans le secteur », avec des « contrôleurs » qui procéderont à des vérifications. « Il est insupportable de voir tant de nos compatriotes devant choisir sur des biens essentiels, personne ne doit profiter de cette crise », a-t-il affirmé.
En conclusion, le président français n'a fait aucune déclaration de grande envergure. Il est resté sur des petites mesures qui ne coûtent pas beaucoup au trésor. La politique d'austérité budgétaire d'Emmanuel Macron et son gouvernement a donc la peau dure.