La pension de réversion est une allocation accordée à un conjoint ou ex-conjoint après le décès de son époux. Alors que le gouvernement étudie l’option de la généraliser aux conjoints non mariés, il apparaît que cette réforme et d’autres mesures proposées ne seraient pas sans conséquence sur couples mariés.
Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, sur les 4,4 millions de personnes qui ont accès à la pension de réversion, celle-ci représente l’unique pension pour près de 1,1 million d’entre eux. Mais alors qu’ils sont les seuls à avoir droit à cette aide, les couples mariés pourraient bientôt être pénalisés. En effet, le 1ᵉʳ février dernier, le Conseil d’orientation des retraites (COR) a rendu public un document de travail. Plusieurs potentielles mesures ont ainsi été mises sur la table. La première concerne la possibilité d’étendre cette allocation aux couples non mariés.
Mais cette mesure ne serait pas sans conséquence sur les couples mariés. Une telle décision conduirait, en effet, à la réduction des pensions de réversion perçues par les couples mariés pour financer celles des couples non mariés. Autre mesure envisagée : la baisse des pensions de retraite des conjoints mariés pour financer leurs futures pensions de réversion. Pour bénéficier de cette allocation, les retraités mariés seraient donc concernés par un recul de leurs pensions de retraite. De plus, le COR étudie la possibilité de créer une cotisation propre aux couples mariés.
Révision du calcul de pension de réversion
En effet, une telle mesure conduirait donc à l’augmentation des cotisations des conjoints mariés pour financer leurs futurs versements. Ce rapport de travail du COR évoque également la révision du calcul de la pension de réversion, en proposant de retenir les deux tiers de la pension de retraite de l’époux décédé desquels serait réduit un tiers des revenus du conjoint vivant. Si cette proposition s’annonce comme une bonne nouvelle pour les ménages aux ressources modestes, c’est loin d’être le cas pour les conjoints aux ressources aisées.
Il est important de rappeler que la pension de réversion correspond à une partie de la retraite que le défunt percevait de son vivant. Elle est accordée à l’ancien conjoint ou au veuf(ve) en fonction du régime de retraite auquel le défunt était affilié. Pour les indépendants et les régimes de base des salariés, comme les commerçants, les professions libérales, les artisans ou les non-salariés agricoles, l’obtention de cette pension n’est pas soumise à la condition de durée de mariage.
En revanche, pour les personnes affiliées au régime de retraite de la fonction publique, le conjoint survivant doit avoir été marié à l’assuré pendant au moins quatre ans, ou deux ans avant le départ à la retraite de ce dernier.
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La pension de réversion bien sauf que vous percevez l aah on vous déduit d autant la somme que vous percevez de pension de réversion
Tjrs des trouvailles pour garder l’argent que vous devriez toucher. Et on continue de nous prendre pour des ….Ral bol
La nouvelle formule de calcul de la réversion ne serait pas forcément pénalisante pour les couples dont chacun a une grosse retraite, elle est pénalisante dans le cas d’un couple où l’un a une pension nettement supérieure à l’autre du fait de ses qualification professionnelles supérieures. Dans ce dernier cas celui qui a la plus grosse pension peut fort bien être totalement exclus du droit à réversion.
En définitive, à la différence de la condition de ressources universelle pour l’attribution de la réversion de la retraite sécu actuelle, ce nouveau calcul reviendrait à introduire une condition de ressources différente selon chaque couple.
Dans ce nouveau calcul un assuré pourrait donc se voir privé de réversion tout en ayant une pension personnelle inférieure à celle d’un autre assuré qui lui bénéficierait d’une pension de réversion.
On ne le dira jamais, mais à pension personnelle égale la plupart des femmes se retrouveront avec une pension finale (personnelle+réversion) supérieure à celle des hommes car si les hommes sont traditionnellement moins regardants sur le métier de leur épouse, les femmes se mettent très rarement en couple avec un homme qui gagne moins qu’elles.
Par ailleurs, les biens propres n’étant plus pris en compte, on pourrait fort bien voir apparaître le cas où l’un des 2 conjoint se verrait privé de réversion alors que l’autre cumulerait pension personnelle + réversion + biens propres (exemple : héritage) lui procurant en définitive un niveau de vie supérieur au conjoint privé de réversion, car n’oublions pas qu’en présence d’enfants le conjoint survivant n’hérite en pleine priorité que du 1/4 de la succession du conjoint décédé.
J’ajoute que je suis surpris d’un glissement sémantique qui me paraît inapproprié. Jusqu’à la réforme des retraites Touraine on a toujours parlé d’avantages conjugaux de retraite et non de droits conjugaux de retraite.
Personnellement, dans un pays comme la France aussi sensible aux inégalités, je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi l’on ne se scandalise pas du fait qu’il soit possible d’obtenir des droits à la retraite par le simple truchement du mariage (ou du PACS) alors que d’autres sont obligés de travailler dur pour obtenir des droits de retraite. On nous dit que c’est pour compenser le fait que la femme reste à la maison pour s’occuper des enfants mais il y a les avantages familiaux de retraite pour cela or aujourd’hui toutes les femmes travaillent et elles ont de moins en moins d’enfants.
Je ne pense pas que ce soit la solution,seul le mariage devrait rentrer en contre ,par contre ,je ne comprends pas pourquoi un ou une ex ,ont droit à la reversion ,il y a divorce donc séparation, et bien souvent plus aucun contact, alors pourquoi une fois mort ,il vient réclamer une partie de pension ..
Complètement à côté de la plaque cette loi..
En ces temps de disette qui nous conduisent à augmenter l’âge de départ à 64 ans, sachant aussi que le taux de natalité est en baisse constante et donc qu’il y aura de moins en moins de cotisants pour payer les retraites, je ne crois pas qu’il soit pertinent de déconnecter la pension de réversion d’une condition de revenus identique pour tous les citoyens.
Je pense qu’une large partie des Français ignorent totalement l’existence de cette pension de réversion et ceux qui la connaissent n’ont pas conscience de leur poids dans le système de retraites.
Il faudrait par exemple leur dire que si l’on faisait l’exercice intellectuel d’affecter 100% de son financement à l’allongement de la durée de cotisation, cela voudrait dire que chaque Français est obligé de travailler 4,3 années de plus pour la payer.
En faisant l’exercice intellectuel d’en affecter 100% au niveau des pensions, cela voudrait dire que la retraite de chaque Français est amputée de 10% pour la financer.
Et en faisant l’exercice d’en affecter 100% aux cotisations des actifs, y compris de ceux qui n’y auront jamais droit cela voudrait dire qu’on augmente les cotisations retraites de tout le monde de 10%.
Je n’arrive donc pas à comprendre par quel raisonnement on voudrait nous faire admettre que la réversion serait une prestation contributive différée pour justifier de supprimer une condition de revenus actuellement la même pour tout le monde dans le régime de base.
Je n’arrive pas non plus à comprendre par quel raisonnement on voudrait nous faire admettre de supprimer la condition de non remariage dans les complémentaires. Depuis quand est-il nécessaire d’être marié pour aimer quelqu’un ?
Rendez-vous compte que le COR, ou plutôt les militants qui en font partie, sont en train de nous faire avaler qu’il serait normal de se faire une retraite aux petits oignons juste en se mettant en couple.
Donc point de salut pour vous si vous êtes moche ou que vous n’avez pas rencontré l’âme sœur, vous allez payer pour les autres. Vlan ! Double peine.
Je pense vraiment que le COR nous prend pour des andouilles. Par pitié, par respect pour René Descartes, que l’on ne nous serve pas des raisonnements aussi alambiqués.
Rendez-vous compte que cette formule 2/3 – 1/3 revient à privilégier les plus riches sans tenir compte de leur patrimoine. Plus la veuve sera riche et aura du patrimoine, plus les pauvres se cotiseront pour lui donner de l’argent.
Avec l’homogamie professionnelle qui se développe à grande vitesse grâce à la mixité dans le monde du travail, on va se trouver dans la situation de donner une pension de réversion de 1700 Euros à une veuve qui toucherait déjà 5000 Euros de retraite personnelle (j’en connais) et dont le défunt mari touchait aussi 5000 Euros de retraite personnelle (j’en connais aussi). Et tout ça par-dessus un bon patrimoine.
Donc avec cette formule des 2/3 – 1/3 les travailleurs pauvres vont se cotiser pour payer la réversion de la veuve riche sachant que cet argent ira alimenter une épargne qui finira dans la poche des héritiers.
Comment se fait-il que le COR ne l’évoque pas ? Personne ne me fera croire qu’ils n’y ont pas pensé.
Comment se fait-il qu’il n’y ait même pas de plateforme citoyenne qui permette à tout citoyen de s’exprimer avant que le COR ne décide à huis-clos de proposer ses pistes en ayant pris soin d’écarter les autres avec des arguments fallacieux.
Avec l’arrivée plus que massive des femmes sur le marché du travail, tous les pays du monde ont durci les critères de conditions de ressources pour avoir la réversion. Et là le COR nous sort un truc où plus les époux étaient riches, plus les travailleurs pauvres devront se serrer la ceinture pour payer la veuve. Mais de qui se moque-t-on ?!
En ce qui me concerne je pense que dans un couple il revient à chacun d’assumer le métier qu’il a choisi, le plus souvent avant même de connaître son conjoint, donc il revient à chacun d’assumer la retraite qui va avec.
Pour ceux qui veulent plus il y a les assurances vie, la donation entre époux, les testaments. Bref, il y a plein d’outils financiers si on veut plus que les autres.
Les PACSés peuvent d’ores et déjà se faire des testaments si bien que les sommes et les biens ainsi transmises sont nets de prélèvements fiscaux.
Avec le COR nous sommes chez Ubu roi.
La formule de réversion proposée par le COR c’est Réversion = 2/3 Pension du défunt – 1/3 Pension du survivant.
Le COR annonce que cette formule basée sur les calculs de niveau de vie faits par l’INSEE permettra de maintenir le niveau du veuf. Or la formule est fausse ! En voici la preuve mathématique.
Selon l’INSEE, dans un foyer le 1er adulte compte pour 1 UC (Unité de consommation), le 2ème adulte compte pour 0,5 UC.
– On appelle Q0 les revenus tirés des biens communs. S’il n’y a par exemple que la résidence principale comme propriété on met dans Q0 une valeur qui correspond à un loyer fictif qui n’est pas payé, mais il peut y avoir d’autres biens immobiliers comme de l’immobilier mis en location.
– P1 désigne la pension du défunt, Q1 désignent les revenus tirés de ses biens propres.
– P2 désigne la pension du survivant, Q2 désignent les revenus tirés de ses biens propres.
Avant le décès le niveau de vie de chaque membre c’est N= (P1+P2+Q0+Q1+Q2)/1,5 c’est-à-dire:
N=2/3x (P1+P2+Q0+Q1+Q2).
En l’absence de donation entre époux le survivant perçoit le 1/4 de la succession en pleine propriété ou l’usufruit sur la totalité. Avec une donation entre époux le conjoint survivant obtient soit le 1/4 de la succession en pleine propriété, soit l’usufruit sur la totalité.
Nous allons développer le calcul en prenant l’hypothèse de l’usufruit sur la totalité de la succession.
En l’absence de réversion son niveau de vie après le décès devient:
N2=P2+Q0+Q1+Q2.
On appelle R la réversion. Pour conserver le même niveau de vie il faut R+N2=N soit R = N-N2.
D’où l’on déduit la formule de la réversion qui conserve le niveau de vie :
R = 2/3 x (P1+P2+Q0+Q1+Q2) – P2+Q0+Q1+Q2
ce qui donne:
R=2/3* P1 – 1/3xP2 – 1/3x(Q0+Q1+Q2).
Et l’on voit que la formule du COR est complètement fausse vis-à-vis de l’objectif de maintien du niveau de vie car non seulement il faut tenir compte des revenus des biens propres mais il faut aussi tenir compte des revenus des biens communs.
Par conséquent la formule du COR qui ne tient compte que de P1 et P2 produit un effet d’aubaine pour les ménages qui ont un gros patrimoine, donc les plus riches, que celui-ci soit formé de propres ou de biens communs ! Elle surcompense la perte de niveau de vie pour les plus riches !
J’ai volontairement séparé Q0, Q1, Q2 pour laisser analyser à quel point la formule du COR est fausse lorsque Q1 et Q2 ne sont pas mis en commun, ce qui est le cas des mariages en séparation de biens, des PACS et des concubinages, et que seulement une partie de P1 et de P2 est mise en commun selon le désir des membres du couple.
Dans ces cas-là la formule du COR est encore plus fausse car le calcul de N n’est pas le même selon qui décède en premier, dans le sens où les grandeurs qui interviennent ne sont pas toujours les mêmes.
Donc le COR a tout faux mais personne ne s’en est rendu compte !
Commentaire supplémentaire:
En fait si la formule du COR 2/3 P1 – 1/3 P2 était adoptée à long terme si j’ai bien compris, elle signerait la fin de la réversion.
En effet il ne s’agirait plus alors de réaffecter une partie de la pension du défunt au survivant mais de lui affecter une partie de la somme des pension perçues avant le décès.
Il faudrait alors utiliser le terme » d’Allocation Différentielle » de veuvage et surtout ne jamais dire qu’elle viserait à maintenir le niveau de vie du survivant parce que c’est mathématiquement faux, mais vraiment très faux.
2/3 pension du défunt – 1/3 pension du survivant
Dans un couple où les 2 pouvaient prétendre à une pension de réversion cela risque de priver de réversion l’un des 2 s’il gagne « trop » par rapport à l’autre.
La chose ne risque pas de favoriser la paix dans les ménages…
Lui: « Je suis privé de réversion parce que le mariage avec toi m’appauvrissait, donc tu t’enrichissais sur mon dos »
Elle: « Tu me rabaisses »
Lui: « Pas du tout, ce n’est pas moi qui le dit c’est le gouvernement ».
La fête à la maison quoi.