Les préfets des Vosges et du Gard ont ordonné à Nestlé Waters de retirer sous deux mois les filtres non conformes utilisés dans ses usines de Vittel, Vergèze (Perrier) et Contrex. Cette décision intervient après des révélations sur des contaminations récurrentes dans l’eau produite et met en lumière des pratiques jugées contraires à la législation sur l’eau minérale naturelle.
La décision des autorités intervient après plusieurs épisodes de contamination dans les usines de Vergèze et Vittel, où des bactéries et pesticides ont été retrouvés dans les forages et les lignes d’embouteillage. Les filtres utilisés, qui modifient les caractéristiques microbiologiques de l’eau, sont jugés non conformes car ils ont un effet désinfectant, ce qui est strictement interdit pour les eaux minérales naturelles. La législation exige que ces eaux soient pures à la source, sans traitement chimique. Le préfet du Gard a ainsi convoqué les dirigeants de Nestlé Waters, leur remettant une lettre de mise en demeure pour retirer immédiatement ces filtres des sites concernés, rapporte Franceinfo.
Des décisions contre Nestlé et pour la sécurité sanitaire
La préfecture des Vosges a également émis un arrêté similaire, rejetant les demandes de la multinationale pour continuer à utiliser des microfiltres à 0,2 micron. Ces systèmes étaient censés purifier l’eau régulièrement contaminée, mais leur utilisation enfreint la réglementation européenne et française sur l’eau minérale naturelle. Les autorités sanitaires, ainsi que des hydrogéologues agréés, ont exprimé des réserves sanitaires quant à la sécurité de l’eau produite, notamment sur le site de Perrier, et des avis négatifs ont été rendus concernant la production d’eau minérale naturelle.
Impact sur la production et l’avenir de ces marques emblématiques
La mise en conformité imposée par les autorités met en péril la production d’eaux minérales naturelles sur ces sites. À ce jour, Nestlé Waters affirme travailler avec les autorités pour trouver une solution alternative permettant de garantir la sécurité sanitaire sans compromettre la production des marques telles que Perrier, Vittel et Contrex. Toutefois, la question reste en suspens sur le statut de ces eaux et des bouteilles déjà sur le marché, tandis que le gouvernement et les préfets attendent un plan d’action précis avant fin juillet.
Cette situation soulève des interrogations sur la réglementation environnementale et sur la manière dont certains géants de l’agroalimentaire adaptent leurs processus industriels pour répondre aux exigences sanitaires. Un rapport de la commission d’enquête parlementaire, attendu pour le 19 mai, devrait également faire la lumière sur ces dysfonctionnements et la gestion de la qualité de l’eau dans le secteur de l’eau embouteillée.
