[ez-toc]Le Medef, « syndicat des patrons », a élu Patrick martin à sa tête, le 6 juillet dernier. Samedi 29 juillet, le nouveau président a accordé une interview à la presse. C'était l'occasion pour lui de livrer son commentaire sur l'actualité politique et sociale française et de faire ses prévisions quant au climat social qui animera la rentrée à venir.
Une rentrée « socialement assez apaisée »
Le nouveau président du Medef, Patrick Martin, a livré son pronostic au sujet de la rentrée prochaine. Le successeur de Geoffroy Roux de Bézieux s'attend à une rentrée « socialement assez apaisée ». En dépit de ce commentaire optimiste, il ne cache pas trouver « très préoccupante » ce qu'il qualifie de « déconnexion » entre le débat politique national et les préoccupations réelles des Français.
Dans un entretien accordé aux journaux régionaux du groupe Ebra, publié samedi 29 juillet, Patrick Martin a ainsi estimé « que la rentrée sera politiquement chaude, et socialement assez apaisée ». « Nous sommes dans une configuration politique telle que tout devient éruptif, et l'Assemblée nationale s'échauffe autour de sujets qui n'intéressent guère le grand public. (...) Cette déconnexion entre le débat politique et la réalité sociale est très préoccupante », a-t-il ajouté.
La réforme des retraites oubliée, le nouveau patron du Medef prédit une rentrée «socialement assez apaisée»
Patrick Martin a surtout estimé que la «déconnexion» entre les échauffements du débat politique et la réalité du terrain est «très préoccupante». https://t.co/dfQq5e2ix1
— Libération (@libe) July 30, 2023
Il y a 28 millions d'actifs en France, selon le Medef
Patrick Martin a par ailleurs été interrogé au sujet de la réforme des retraites. S'il estime cette dernière « indispensable », il comprend qu'elle ait pu être « douloureuse » pour les Français. Il remarque toutefois qu' « il n'y a pas eu de mobilisation dans les entreprises privées ». Le nouveau président du Medef a rappelé qu' « il y a eu un pic de 1,4 million de manifestants, ce qui est considérable, mais il y a, en France, 28 millions d'actifs ».
Le nouveau patron des patrons a également été interrogé sur sa propre rémunération, qu'il a refusé de dévoiler. Il a cependant révélé que cette dernière représentait « neuf fois le salaire médian de (son) entreprise ». Il a appelé à « remettre les choses en perspective » en ce qui concerne la rémunération des dirigeants d'entreprises.
Selon Patrick Martin, les rémunérations importantes ne concernent en effet « qu'une infime minorité de chefs d'entreprises ». Les mangers de très haut niveau n'existent, selon lui, qu'en nombre limité et vouloir plafonner leur rémunération expose au risque de les voir partir ailleurs.
Il estime, par ailleurs, que les rémunérations des dirigeants politiques sont largement en deçà de ce qu'elles devraient être. Ces dernières « ne sont pas à la hauteur de leur charge de travail, de leur exposition médiatique et des risques réputationnels et judiciaires qu'ils encourent », explique le nouveau président du Medef.