Il inquiète les baigneurs et les pêcheurs : le ver de feu risque-il d’envahir les côtes françaises ?

Boudjadi
Par Kamel B Publié le 31 juillet 2024 à 16h36
«je Refuse Que Cela Gâche Mes Vacances» Le Ver De Feu, Nouveau Fléau Des Plages Méditerranéennes

La présence du ver de feu n’est pas nouvelle dans les eaux de la Méditerranée, mais ces dernières années, sa prolifération, due au réchauffement climatique, prend l’ampleur. Cet Amphinomidae est un vorace prédateur qui cause actuellement de sérieux problèmes aux pêcheurs siciliens en Italie. Cet été, sa présence inquiète et irrite même les baigneurs. 

Sur la plage de Marzamemi à Pachino, municipalité située dans la province de Syracuse, au sud de la Sicile, les baigneurs sont contraints de nager avec des masques et des chaussures en plastique à cause de la présence du ver de feu. Ce petit animal marin, mesurant habituellement entre 15 et 30 cm, voire 50 cm, possède des poils blancs au venin urticant qui se détachent au moindre contact. Ses piqûres provoquent de vives sensations de brûlures sur la peau.

Si sur les plages, le ver de feu inquiète les vacanciers, sa présence dans l’eau s’avère aussi être un véritable fléau pour les pêcheurs siciliens. Dévorant pratiquement tout, ce ver se nourrit de corail et surtout de poissons pris dans les filets. Alfonso Barone, 34 ans, piqué maintes fois, même dans l'œil, explique, à l'AFP que cet animal marin, appelé aussi ver barbelé, dévore les poissons dès qu'ils sont pris dans les filets. Ils « mangent la tête, tout le corps, et l'éviscèrent », précise-t-il.

Le ver de feu dévore 70% des prises, selon les pêcheurs

Le ver de feu cause de grands dégâts aux pêcheurs qui ne peuvent pas vendre les poissons dévorés partiellement. Sa présence les a, d’ailleurs, contraints à réduire la durée d'immersion de leurs filets, provoquant un manque qui rend les pêches moins abondantes sans pour autant parvenir à éviter complètement les attaques des vers bruns, verts ou rouges. « Ils avaient l'habitude de manger environ 30% des prises... Désormais, ce chiffre est passé à 70% », affirme, avec dépit, Alfonso Barone.

La présence de cet animal est d’autant plus inquiétante qu’il émigre vers d’autres zones. Sa présence est, en effet, signalée en Calabre, la pointe de la Botte italienne, affirme à l’AFP le zoologue Francesco Tiralongo, à la tête d’un projet de l'université sicilienne de Catane sur l'espèce. Le ver de feu « est une espèce opportuniste qui se comporte à la fois comme un prédateur et un charognard », et « il y en a des quantités impressionnantes... dans des eaux très peu profondes », souligne-t-il, notant l’augmentation des espèces tropicales non endémiques en Méditerranée, telles que le crabe bleu, qui ravage les élevages de coquillages du delta du Pô, dans le nord de l'Italie.  

Déplorant le fait que ces nouvelles créatures provoquent de « profonds changements dans les écosystèmes marins » en Méditerranée, Francesco Tiralongo alerte : « On ne peut pas tuer un ver de feu en le coupant en deux, car il a d'excellentes capacités de régénération. Si vous le coupez en deux, non seulement la partie avec la tête régénère une partie arrière, mais la partie arrière parvient, elle aussi, à reconstituer une tête en 22 jours environ ».

Boudjadi

Journaliste depuis plus de vingt ans. Passages dans plusieurs rédactions de la presse généraliste. Multiples formations en communication événementielle, je porte un intérêt particulier à l’actualité économique.

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