Malgré l’apaisement des marchés de l’énergie, suite à la crise historique de 2022, Engie annonce que le prix du gaz restera élevé pendant plusieurs années encore. Alors que le gaz s’échangeait pour moins de 20 euros le mégawattheure (MWh) en moyenne avant 2020, le seuil des 50 euros atteint depuis 2022 ne risque pas de baisser durant les prochaines années.
En effet, le groupe Engie prévoit une stagnation des prix historiques du gaz enregistrés actuellement jusqu’à l’horizon 2026-2027. Le marché du gaz est instable, car confronté à un bouleversement structurel. L’Europe a dû trouver une alternative au gaz naturel importé par pipeline depuis la Russie, en se tournant vers le gaz liquéfié (GNL) importé par bateau. Sachant que le marché du GNL est très volatil en termes d’approvisionnement et de prix par rapport au gaz acheminé par pipeline, l’Europe pourrait donc faire face à la concurrence d’autres pays pour obtenir les volumes disponibles, ce qui aura pour conséquence une augmentation des prix.
Dans le même sillage, GRTgaz anticipe une augmentation de la consommation durant l’hiver 2023/2024. Le principal gestionnaire du réseau de transport de gaz explique également cette hausse de la consommation attendue cette année par la baisse des prix. Cependant, cette baisse n’a pas eu de conséquences sur la demande en gaz des industriels les plus énergivores, hormis dans le secteur du raffinage. Pour rappel, la consommation de gaz résidentielle et industrielle a baissé de 17% depuis le mois d’août 2022 par rapport à la période 2017/2018, et ce, depuis les appels du gouvernement à la sobriété.
Gaz : stabilisation du marché attendue pour 2027
GRTgaz appelle, donc, les Français à poursuivre les efforts de sobriété afin d’économiser les stocks et de faire face à un éventuel hiver rigoureux. Actuellement, les stocks sont à 62% de taux de remplissage, des niveaux équivalents à ceux de l’année passée. D’un autre côté, Engie prévoit un rééquilibrage du marché du gaz en 2027. L’arrivée de nouvelles capacités, notamment depuis le Qatar et les USA, devrait marquer le point de départ d’une courbe descendante des prix.
En attendant, la tension persistera. Et dans le cas où le marché viendrait à se resserrer, l’Europe et l’Asie continueraient de se faire concurrence pour les stocks de gaz disponibles. Pour passer cette période serrée, les citoyens sont invités à économiser le gaz pour se préparer à l’hiver. La France aura, dès ce mois de septembre, un nouveau et 5e point d’entrée de GNL, avec l’arrivée d’un terminal flottant au Havre. Ce dernier offrira une capacité d’importation supplémentaire de 20 TWh.
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