Face à l’impact environnemental des achats de nouveaux objets, les pouvoirs publics incitent de plus en plus les Français à privilégier la réparation plutôt que le remplacement. Une pratique autrefois quasi disparue, mais qui connaît aujourd’hui un regain d’intérêt, notamment grâce à des mesures telles que le bonus réparation.
Ce dernier incite les particuliers à recourir aux services de professionnels qualifiés, favorisant ainsi la création d’une nouvelle filière de réparateurs. L’association CLCV (Consommation, logement, cadre de vie) suit cette évolution et témoigne de l’enthousiasme croissant pour cette pratique durable.
L’impact du bonus réparation
Une première bonne nouvelle : la labellisation des réparateurs a fortement progressé. En 2024, 1 250 réparateurs étaient labellisés, soit une augmentation de 40 % par rapport à l’année précédente. Cependant, l’accessibilité à ces services reste inégale, certains territoires étant encore mal desservis. Par exemple, des régions comme le Nord, la Haute-Garonne et les Hauts-de-Seine affichent un nombre particulièrement faible de points de réparation par habitant.
Sur le plan national, le volume des réparations a explosé. L’observatoire de la CLCV a enregistré 897.024 réparations d’équipements électriques et électroniques, un chiffre en hausse de 294 % par rapport à l’année précédente. Les produits les plus réparés sont les téléphones portables, les lave-linge et les lave-vaisselle. Ce retour en force de la réparation témoigne de l’évolution des mentalités et de l’engouement pour une consommation plus responsable.
Le nombre de réparations d’écrans de téléphones cassés a explosé depuis 2022
Le bonus réparation, instauré en 2022, joue un rôle central dans la dynamique actuelle. Ce dispositif public permet aux consommateurs de bénéficier d’une réduction allant de 15 € à 60 € sur le coût d’une réparation, en fonction de l’appareil concerné. La CLCV relève que les ajustements apportés en 2024, notamment pour la prise en charge de la casse d’écran des téléphones portables, ont provoqué une augmentation spectaculaire des réparations pour cette catégorie de produits (+369 % par rapport à l’année précédente).
En moyenne, le bonus couvre 23 % du coût total d’une réparation, soit environ 34 € sur une facture moyenne de 146 €. Bien que l’impact soit notable pour certains équipements, l’association souligne que le dispositif reste insuffisant pour d’autres appareils plus coûteux, comme les réfrigérateurs ou les fours encastrables, où la réduction est inférieure à 20 %. Cela rend la réparation moins attrayante économiquement par rapport à l’achat d’un appareil neuf. La CLCV recommande ainsi un nouvel ajustement des montants du bonus pour améliorer l’efficacité de cette aide.
