L’intelligence artificielle (IA) transforme en profondeur l’organisation du travail. Si elle offre des gains de productivité et des opportunités de croissance, elle soulève également des enjeux liés aux métiers, aux salaires et aux inégalités. Le CESE alerte sur la nécessité d’encadrer son déploiement rapide pour éviter les dérives.
L’IA est perçue comme un moteur de productivité. Une étude menée par Opinionway en 2023, citée par le CESE, révèle que 63 % des cadres et 48 % des employés estiment que l’IA améliore leur efficacité. En automatisant des tâches répétitives, elle permet aux salariés de se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée.
Les bénéfices varient cependant selon les qualifications. Les cadres et les professions très qualifiées tirent un meilleur parti de l’IA, qui les aide à optimiser leurs activités. À l’inverse, les employés moins qualifiés bénéficient de l’automatisation comme un outil de rattrapage, mais risquent d’être marginalisés dans des secteurs où l’intelligence artificielle remplace les compétences humaines.
Des métiers profondément transformés par l’intelligence artificielle
L’impact de l’IA ne se limite pas à la productivité. Elle modifie la nature des emplois, redistribuant les compétences nécessaires. Certaines expertises deviennent obsolètes, tandis que de nouveaux métiers, souvent liés à la conception et au pilotage de l’IA, émergent.
Cette transition, rapide et souvent non concertée, pose des défis pour les entreprises. Le CESE déplore l’absence de dialogue social autour de l’intégration de l’IA, qui pourrait pourtant atténuer les inquiétudes des salariés et favoriser leur adhésion à ces technologies.
Un impact ambigu sur les salaires
L’IA modifie également les structures salariales. Si elle peut augmenter la valeur des professions qui s’y adaptent, elle risque d’affaiblir les métiers automatisés, où les négociations salariales perdent en poids. Le rapport souligne que cette polarisation peut creuser les inégalités entre les salariés qualifiés et non qualifiés.
Pour limiter ces effets, le CESE appelle, à travers son rapport, à une régulation plus active et à des politiques publiques favorisant la reconversion et la montée en compétences des salariés. La formation continue doit devenir une priorité pour anticiper les bouleversements à venir.
L’IA, un outil performant, mais qui exige un encadrement
Bien utilisée, l’intelligence artificielle peut devenir un levier de croissance et un atout pour l’innovation. Elle offre aux entreprises la possibilité de se repositionner sur des marchés compétitifs et de renforcer leur efficacité. Toutefois, sans régulation adaptée, ses impacts pourraient accentuer les inégalités et déstabiliser le marché du travail.
Le CESE insiste sur l’urgence d’un encadrement clair, reposant sur des concertations entre décideurs publics, entreprises et partenaires sociaux. Il s’agit de transformer l’IA en un outil bénéfique pour l’ensemble des acteurs économiques, tout en protégeant les salariés des effets négatifs de sa généralisation.