À l'image de la tendance constatée en France, l'inflation moyenne dans les États de l'Union européenne a connu un ralentissement au mois de juin 2023 pour s'établir à 6,4 % sur un an. Concernant les seuls États de la zone euro, la hausse des prix est de l'ordre de 5,5 %. Les pays européens sont touchés de manière différente par la flamcée des prix et les baisses constatées au mois de juin cachent des réalités divergentes.
Un ralentissement généralisé de l'inflation
Au mois de juin 2023, la hausse des prix s'est établie à 6,4 % sur un an au sein de l'Union européenne et à 5,5 % dans les pays de la zone euro. Ces taux étaient respectivement de 7,1 % et 6,1 % au mois de mai dernier. Le niveau de l'inflation dans la zone euro, bien qu'étant en baisse, demeure inédit depuis le lancement de la monnaie unique, il y a plus de vingt ans.
L'inflation se maintient donc à un seuil élevé, notamment en raison de l'augmentation (11,6%) des prix de l'alimentaire, du tabac et de l'alcool. Les biens industriels hors énergie ont, eux aussi, connu une hausse de prix de 5,5 % sur un an au mois de juin. Les pays avec les taux les plus faibles sont le Luxembourg (1,0 %), la Belgique et l’Espagne (1,6 %), ainsi que le Danemark (2,4 %). La France arrive en 18ᵉ position, avec un taux annuel d’inflation de 5,3 % en juin 2023.
À l’inverse, la Hongrie (19,9 %), la Slovaquie (11,3 %) et la République tchèque (11,2 %) sont les pays les plus durement touchés par la hausse des prix. Certaines économies dominantes de la zone euro, à l'image de l'Italie et de l'Allemagne, connaissent des taux d'inflation record de 6,8 % et 6,7 % respectivement. Des niveaux qui n'ont plus été atteints dans ces deux pays depuis près d'un demi-siècle.
Les causes d'une inflation record
L'inflation en Europe est causée par des facteurs structurels. La pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine sont les deux événements qui ont le plus contribué à pousser les prix à la hausse. Les coûts de l'énergie ont également connu une hausse exceptionnelle, la plus importante depuis le choc pétrolier de 1973. Le cours du pétrole a ainsi bondi de 350 % entre avril 2020 et avril 2022. Le prix des denrées alimentaires est également fortement impacté, en raison du fait que la Russie et l'Ukraine représentent plus de 30 % des exportations mondiales de céréales.
D'autres facteurs contribuent à maintenir les prix à la consommation à la hausse. Un rapport de la BCE datant du mois d'avril 2023 souligne, par exemple, que « la hausse des bénéfices (des entreprises) a joué un rôle important dans la hausse de l’inflation ». Soucieuses de rattraper les pertes financières subies lors de la pandémie, les entreprises de plusieurs secteurs d'activité ont décidé d'augmenter leurs marges. La spéculation sur les marchés agricoles mondiaux est un autre élément permettant d'expliquer la hausse des prix dans le domaine alimentaire.