Inégalités salariales : pourquoi les femmes gagnent-elles toujours moins que les hommes ?

En 2023, les femmes ont gagné en moyenne 22,2 % de moins que les hommes dans le secteur privé. Si les inégalités salariales se réduisent, elles persistent même à temps de travail égal.

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Photos symbolisant l'inégalité entre les hommes et les femmes
Inégalités salariales pourquoi les femmes gagnent toujours moins que les hommes | Econostrum.info

En 2023, les femmes ont perçu un salaire moyen inférieur de 22,2 % à celui des hommes dans le secteur privé. Si cet écart s’est réduit au fil des années, il reste significatif, même à temps de travail égal, où la différence atteint encore 14,2 %. Selon l’Insee, cette inégalité s’explique en grande partie par la répartition genrée des professions, le temps partiel et les différences d’évolution de carrière.

L’écart salarial entre les sexes est un sujet de débat depuis des décennies. Si la situation s’améliore progressivement, les inégalités persistent et se creusent avec l’âge ou la parentalité. Quels sont les facteurs qui expliquent ces écarts ? Pourquoi certaines inégalités demeurent-elles, même à poste équivalent ?

Un écart dû aux secteurs d’activités occupés par les femmes ainsi qu’à leur engouement pour le travail à temps partiel

Les femmes occupent davantage de postes dans des secteurs moins rémunérés, comme les services à la personne, le commerce ou l’administration. Elles sont aussi plus nombreuses à travailler à temps partiel, souvent pour des raisons familiales. Ces deux facteurs pèsent lourdement sur leurs revenus moyens, entraînant une baisse mécanique de leurs salaires.

Toutefois, même en équivalent temps plein, elles gagnent toujours 14,2 % de moins que les hommes. Cet écart est principalement dû à une sous-représentation dans les postes de cadres et les professions les mieux rémunérées.

Un écart salarial de 3,8% qui demeure inexpliqué

L’Insee note qu’en contrôlant tous les critères (diplômes, parcours, carrières), l’écart salarial reste de 3,8 %, sans justification évidente. Dans certaines entreprises, l’écart à l’embauche est quasi inexistant, mais il s’accentue avec le temps, notamment en raison des différences de progression de carrière.

Un autre facteur joue un rôle important : les aspirations salariales au moment du recrutement. Selon le baromètre Trendence, les femmes demandent en moyenne 15 % de moins que les hommes lors des négociations d’embauche, et seulement 12 % osent négocier leur salaire, contre 50 % des hommes.

Une inégalité constatée dès l’enfance, qui s’accentue avec l’age et les naissances

L’inégalité salariale augmente avec l’âge et la parentalité. Chez les moins de 25 ans, la différence n’est que de 4,3 %. Mais à partir de 40 ans, elle s’accentue pour atteindre 24,9 % chez les plus de 60 ans.

Les mères de trois enfants ou plus sont particulièrement pénalisées : elles gagnent en moyenne 40 % de moins que les hommes. Cette situation s’explique par des interruptions de carrière plus fréquentes et une moindre évolution professionnelle après le retour de congé parental.

Selon le baromètre « Argent de poche et inégalités » publié par Pixpay, rapporté par RMC, les garçons reçoivent en moyenne plus d’argent de poche que les filles, avec un écart de 7 euros par mois dès l’enfance et 15 euros à l’adolescence. Ces différences précoces pourraient influencer les attentes salariales et les négociations futures, contribuant à perpétuer les écarts de rémunération.

Si les inégalités salariales diminuent progressivement, elles restent bien ancrées dans le monde du travail. La prise en compte des différences de parcours professionnels, des biais dans les négociations et des impacts de la parentalité sont des leviers essentiels pour parvenir à une véritable égalité de rémunération.

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