Pour le troisième mois consécutif, l'activité économique française se contracte au mois d'août 2023, si l'on se fie à l'indice PMI provisoire publié mercredi 23 août par l'agence S&P Global. Cette baisse de l'activité concerne tant le secteur de l'industrie que celui des services.
L'activité économique en France a quasiment stagné au mois d'août si on la compare à celle du mois de juillet, la situant à son niveau le plus bas depuis novembre 2020.
L'activité économique française en déclin
L'indice Flash composite, qui mesure l'activité du secteur privé, s'est établi à 46,6 au mois d'août, marquant un troisième mois consécutif de contraction de l'activité économique française. Le secteur des services a, lui aussi, vu son activité diminuer pour le troisième mois de suite, avec un indice PMI passant à 46,7, contre 47,1 au mois de juillet.
Idem pour le secteur manufacturier, dont la baisse de la production se poursuit également au mois d'août avec un indice PMI provisoire de 45,8. Ici, la contraction est moins marquée qu'au mois de juillet, où l'indice PMI s'établissait à 44 et se situe au plus haut depuis cinq mois. Rappelons toutefois qu'un indice PMI dont la valeur est supérieure à 50 marque une expansion de l'activité, alors que lorsqu'il est inférieur à cette valeur, il marque une contraction de celle-ci.
La France s'inscrit ainsi dans la même tendance que la plupart des économies européennes. L'activité économique de la zone euros s'est, en effet, elle aussi, contractée pour le deuxième mois consécutif, notamment en raison de l'inflation et des difficultés d'approvisionnement des entreprises. L'indice PMI de l'ensemble de la zone euro est ainsi passé de 49,9 en juillet à 49,2 au mois d'août.
« Affaiblissement général de la demande »
S&P Global, qui interroge chaque mois un panel représentatif de 750 entreprises, note dans son communiqué que « la baisse de l'activité globale s'explique principalement par l'affaiblissement général de la demande ». Le communiqué précise que « la croissance de l'emploi a ralenti, tendance reflétant également un nouveau repli de la confiance ».
Un autre élément d'inquiétude, en l'occurrence, le volume global des nouvelles affaires, a connu une baisse pour la première fois depuis février 2021, et ce, dans l'ensemble du secteur privé et de l'industrie manufacturière. « La fin de l'année 2022 s'annonce difficile pour les économies européennes et la France ne fait en aucun cas figure d'exception », prévient Joe Hayes, économiste chez S&P Global.
Cette dernière cite toutefois un facteur de réjouissance dans son communiqué. La baisse de l'inflation enregistrée en France et dans de nombreux pays européens au mois d'août et la diminution du nombre de retards de livraison peuvent permettre d'espérer un regain d'activité à moyen terme. S&P Global prévient cependant que « la conjoncture française devrait rester morose au deuxième semestre 2023 ».