Le ministère des Comptes publics alerte sur un risque de hausse des impôts pour des milliers de foyers en 2025. En cause : le gel du barème de l’impôt sur le revenu si le budget n’est pas voté à temps. Cette situation pourrait concerner des centaines de milliers de Français.
Selon les estimations de Bercy, environ 619 000 contribuables deviendraient imposables en 2025 si le barème de l’impôt sur le revenu reste figé au niveau de 2024. En temps normal, ce barème est réindexé chaque année sur l’inflation, un mécanisme qui permet d’éviter que les hausses de salaires ne fassent basculer des foyers modestes dans l’impôt.
Cette absence de réindexation s’expliquerait par le retard dans l’adoption du budget 2025. Le gouvernement doit impérativement faire voter la loi de finances avant la fin février pour éviter cet impact fiscal. Sans cela, les seuils d’imposition resteraient inchangés, rendant imposables des foyers qui étaient jusque-là exonérés.
Qui pourrait de nouveau payer l’impôt sur le revenu en 2025 ?
Actuellement, environ 44 % des foyers fiscaux sont imposables en France, soit près de 18 millions de foyers sur les 41 millions recensés. Avec l’arrivée de ces 619 000 nouveaux contribuables, la proportion passerait à plus de 45 % des foyers soumis à l’impôt sur le revenu.
Les personnes les plus susceptibles de devenir imposables sont celles ayant des revenus proches du seuil d’entrée dans l’impôt. Par exemple, un célibataire dont le revenu net imposable dépasse 17 144 euros par an deviendrait imposable si le barème n’est pas ajusté. Pour un couple marié sans enfant, ce seuil est de 32 011 euros.
Des hausses d’impôts pour les foyers déjà imposables
En plus de créer de nouveaux contribuables, le gel du barème aurait pour effet d’augmenter les impôts pour les foyers déjà soumis à l’impôt sur le revenu. Par exemple, un célibataire percevant 2 000 euros net par mois pourrait voir son impôt annuel augmenter de 53 euros. Pour un couple avec deux enfants et un revenu mensuel net de 2 700 euros chacun, la hausse serait de 134 euros.
Ces augmentations pourraient peser sur le budget des ménages, alors même que la France connaît une période d’inflation qui impacte le pouvoir d’achat. Le ministère des Finances se veut toutefois rassurant : une indexation du barème de l’impôt à 2 % est toujours envisageable si le budget est adopté d’ici fin février. Cette revalorisation permettrait d’éviter les conséquences fiscales évoquées.
Le débat autour du budget 2025 se poursuit à l’Assemblée nationale, mais le risque de retard reste présent. La Direction générale des finances publiques a d’ailleurs indiqué que l’absence de revalorisation pourrait également affecter le prélèvement à la source pour certains contribuables.
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