Les vacanciers ne sont pas les seuls à souffrir des températures extrêmes qui frappent l'hémisphère nord depuis le début de l'année 2023. Le mois de juillet 2023 est déjà considéré comme le plus chaud de l'Histoire, avec des températures record en Chine, aux États-Unis ou en Grèce. La croissance mondiale est, elle aussi, affectée par la canicule, avec une contraction du PIB mondial de l'ordre de 0,6 %.
Comment la canicule affecte la croissance mondiale
Les épisodes de canicule qui sévissent depuis le début du mois de juillet ont pour effet direct de freiner la croissance mondiale. Qu'il s'agisse de l'agriculture, du tourisme ou d'autres secteurs d'activité, c'est l'ensemble de l'économie qui est impactée par les fortes chaleurs.
Les économistes d'Allianz Trade évoquent une « ébullition mondiale », affirmant que « les récentes vagues de chaleur aux États-Unis, en Europe et en Asie, ont déjà coûté 0,6 point de PIB 2023 ». Selon l'assureur, la Chine, l'Espagne et la Grèce sont « les pays les plus affectés, avec un impact respectif de -1.3, -1 et -0,9 points de croissance en 2023 ». Les États-Unis et la France sont aussi concernés, mais dans une moindre mesure avec des taux de croissance en baisse de 0,3 point et 0,1 point.
Un jour de chaleur extrême, avec des températures supérieures à 32 degrés, affecte l'économie de la même manière qu'une demi-journée de grève, illustre Allianz Trade. Les employés « réduisent leurs heures de travail, subissent des ralentissements et commettent des erreurs ». La perte de productivité concernant un travail physique est amoindrie de 40 % lors d'un jour de canicule, indique une étude récente. Pour l'année 2021, le rapport du groupe de recherche international Lancet Countdown a estimé que la chaleur était responsable de l'élimination de 470 milliards d'heures de travail.
Les canicules sont, par ailleurs, « les événements climatiques extrêmes les plus importants en termes de mortalité ». Elles ont « un impact économique rarement pris en compte », soulignait un rapport de Santé publique France datant de 2021. Selon l'agence nationale, le coût des vagues de canicule, survenues de 2015 à 2020, est de l'ordre de 22 à 37 milliards d'euros. Ces coûts sont liés aux frais médicaux, à la perte de bien-être et au ralentissement économique induit.
100 millions de dollars de pertes annuelles pour les États-Unis
L'étude d'Allianz Trade rappelle que « les grandes économies développées sont mieux à même de faire face à des pertes de production » lors d'épisodes caniculaires. Il n'en demeure pas moins que les États-Unis subissent des pertes de 100 milliards de dollars chaque année en raison des conséquences économiques et sociales produites par les vagues de chaleur, comme l'a récemment rappelé le président américain Joe Biden.
Des mesures d'alerte et de prévention devraient être mises en place à l'avenir pour limiter les répercussions économiques désastreuses des épisodes de fortes températures. « Contrairement à d'autres risques naturels, elles sont prévisibles et qu'il est possible de s'y préparer tant sur le plan physique qu'économique », soutient Allianz Trade.
Décaler les horaires de travail, plus tôt le matin ou plus tard le soir, est ainsi une piste de réflexion possible. Augmenter la productivité en hiver pourrait également compenser une partie des pertes économiques subies en été. Le changement climatique impose de nouveaux défis et nécessitera la transformation des villes et des lieux de travail, dans le but de maintenir la productivité et la création de richesses.