La Banque de France observe une recrudescence des situations de surendettement en 2024. Avec une hausse de 10,8 % des dépôts de dossiers, les difficultés économiques des ménages continuent de s’aggraver. La directrice des services aux particuliers, Hélène Tanguy, souligne les causes multiples de cette hausse et les profils concernés.
Selon les données publiées par la Banque de France le 14 janvier, 134 803 dossiers de surendettement ont été déposés en 2024, soit une augmentation de 10,8 % par rapport à 2023. Cette progression fait suite à une première hausse de 8 % l’année précédente, témoignant d’une tendance inquiétante.
Le phénomène s’est accentué au cours des six premiers mois de l’année, avec une augmentation de 12,6 % des dépôts de dossiers par rapport au premier semestre 2023. Pour Hélène Tanguy, directrice des services aux particuliers de la Banque de France, cette hausse s’explique par un « effet retardé de l’inflation » . Elle précise que les difficultés financières ayant conduit au dépôt de dossiers remontent souvent à un ou deux ans en arrière.
Les causes principales : inflation et ruptures professionnelles
Les ménages touchés par le surendettement sont particulièrement fragilisés par l’augmentation des charges courantes, notamment les loyers, le chauffage et l’électricité. « Dans quatre dossiers sur dix, on a une perte d’emploi (chômage, retraite) et dans deux dossiers sur dix, une problématique familiale comme une séparation, un veuvage », explique Hélène Tanguy au Parisien.
La directrice ajoute que les problèmes de santé peuvent également être un facteur aggravant, conduisant les personnes les plus vulnérables à basculer dans des situations financières critiques. La typologie des personnes les plus touchées par le surendettement sera détaillée en février, mais Hélène Tanguy dresse déjà un portrait général : « Le profil majoritaire reste le même, celui d’une personne seule avec des revenus modestes, en majorité des femmes ».
La moitié des dossiers concerne des personnes vivant avec moins de 1 100 euros par mois, et un quart des demandeurs étaient en recherche d'emploi au moment du dépôt du dossier. Cette situation reflète une précarisation accrue des ménages, pour qui les charges fixes deviennent de plus en plus difficiles à supporter.
Les dispositifs de surendettement, un recours indispensable
La Banque de France rappelle que la procédure de surendettement est gratuite et confidentielle. Elle peut être engagée par tout particulier rencontrant des difficultés financières. Selon Hélène Tanguy, cette procédure permet généralement de trouver une solution en quatre à cinq mois. « Dans deux tiers des cas, les mensualités sont rééchelonnées, un moratoire ou un remboursement partiel est instauré », explique-t-elle.
Pour les situations les plus critiques, où les dettes sont irrécupérables, la procédure peut mener à l’effacement total des dettes. La Banque de France insiste également sur l’importance de contacter les Points Conseil Budget présents sur tout le territoire, ainsi que son numéro d’appel unique, le 3414, pour obtenir des conseils et un accompagnement. Cette hausse des situations de surendettement alerte les autorités sur les conséquences sociales de l’inflation et de la précarisation économique des ménages français.
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