Le phénomène de la fraude aux allocations de la CAF prend de l'ampleur en France et suscite les préoccupations des différents services des aides sociales. En effet, plusieurs cas ont été enregistrés ces derniers mois, soulignant l'ampleur de ce problème qui met en péril ce système social qui vient en aide aux familles les plus démunies.
Une famille algérienne perçoit 550 euros d'aides RSA sans être éligible !
C'est un couple, ayant quatre enfants, qui percevait une aide de 550 euros par mois (RSA), accompagnée d'autres allocations mensuelles. Alors qu'ils ont quitté le territoire français pour résider en Algérie, ce couple continuait de percevoir ces aides sans pour autant déclarer à la CAF leur changement de résidence. Le mari, souffrant, s'est justifié en affirmant qu'il n'avait pas le choix : « Je n’avais pas conscience que c’était aussi grave. Je l’ai fait pour mes enfants. Je n’avais pas le choix », rapporte Europe 1.
La fraude à la résidence, comme l'a souligné Charles Prats, magistrat spécialiste de la fraude sociale, est devenue un phénomène très répandu et très problématique. En effet, des personnes qui ne résident plus en France continuent de percevoir des allocations françaises.
Cette pratique concerne non seulement le RSA, mais aussi les allocations chômage. Des bénéficiaires qui ne vivent plus en France, continuent quand même de percevoir ces allocations. « Ici, c’était le RSA et des allocations diverses, mais vous avez la même chose avec les allocations chômage » Déclare le spécialiste.
Selon lui, c'est le manque du recensement de ces bénéficiaires à l'étranger qui encourage ces actes réfractaires : « des progrès réalisés par les services de contrôle. Mais on a plus de 75 millions d’assurés sociaux pris en charge en France pour 67 millions d’habitants. Tous ces gens à l’étranger qui ne sont pas recensés par l’Insee comme vivant en France posent un problème » affirme-t-il.
Pour pouvoir faire face à ces fraudes à la CAF, les sanctions deviennent strictes et sévères. Il est à rappeler que le fraudeur peut encourir jusqu'à 5 ans de prison, ainsi qu'une amende de 375 000 euros. D'ailleurs, le couple a été dans l'obligation de rembourser toute la somme perçue durant ces années de fraude. Le « vice-procureur a finalement requis une peine de 3 à 4 années de prison avec sursis », indique Europe 1.
Ces cas mettent en lumière la fragilité des systèmes de contrôle de la CAF. D'ailleurs, certains bénéficiaires se vantent ouvertement d'avoir fraudé la CAF. C'est notamment le cas du youtubeur Mertel qui a récemment fait le buzz sur les réseaux sociaux. Il a avoué avoir fraudé l'aide destinée aux personnes handicapées et avoir perçu 1800 euros par mois sans bouger le petit doigt. Pour finir, il propose des formations de fraude à la CAF contre une marge de 300 euros.