L’agence publique France Travail a dévoilé les résultats de son enquête annuelle sur les besoins en main-d’œuvre. L’édition 2025 révèle un paradoxe : malgré une baisse de 12,5 % des intentions d’embauche par rapport à 2024, certains métiers continuent de concentrer une demande élevée, voire croissante. L’étude s’appuie sur un échantillon de 450 000 entreprises, ce qui en fait une source représentative des réalités du marché du travail français.
Les métiers de la restauration dominent largement le classement. En 2025, 107 810 projets de recrutement concernent les serveurs de cafés et restaurants, rapporte CNews. Il s’agit du poste le plus recherché en volume. Cette demande s’explique par une rotation importante du personnel et une forte saisonnalité, notamment dans les zones touristiques.
Les employeurs signalent que 49,6 % de ces embauches sont difficiles à pourvoir. Par ailleurs, 65,1 % des contrats sont saisonniers, avec peu de propositions en CDI. Ces chiffres soulignent les limites d’attractivité du secteur, en raison de conditions de travail exigeantes, de rémunérations souvent faibles et d’une faible fidélisation de la main-d’œuvre.
Agriculture et viticulture : forte demande saisonnière, selon France Travail
Le secteur agricole arrive également parmi les plus recruteurs. Les agriculteurs salariés et les viticulteurs-arboriculteurs occupent respectivement la troisième et quatrième position. Les besoins sont particulièrement concentrés pendant les périodes de récolte. Ces emplois, bien que cruciaux pour la chaîne alimentaire, peinent à attirer une main-d’œuvre suffisante.
Les contrats saisonniers représentent 82 % à 95 % des embauches dans ces métiers. Le caractère physique du travail, le logement parfois précaire, et l’éloignement géographique des exploitations constituent des freins majeurs à l’attractivité de ces emplois, bien qu’ils soient essentiels à la filière alimentaire.
Logistique, propreté et aide à la personne : des secteurs en tension
En dehors de ces activités saisonnières, plusieurs métiers connaissent des tensions persistantes, notamment dans la logistique, le bâtiment, la propreté ou l’aide à domicile. Ces fonctions sont régulièrement citées par France Travail comme étant en sous-effectif, avec des difficultés de recrutement liées à la pénibilité, au travail en horaires décalés ou au manque de reconnaissance.
Avec 2,4 millions de projets d’embauche prévus en 2025, la tendance globale reste orientée à la baisse, mais l’analyse par métier permet de mieux cibler les secteurs dynamiques. Ces données sont particulièrement utiles aux demandeurs d’emploi, aux jeunes en orientation ou aux structures de formation souhaitant ajuster leurs programmes aux besoins réels des employeurs. En croisant offre et demande, l’étude de France Travail souligne les déséquilibres persistants entre postes à pourvoir et qualifications disponibles sur le marché.