Financer le réarmement de la France avec le Livret A : les Français disent non

Un sondage révèle que 59 % des Français refusent que l’épargne du Livret A soit utilisée pour financer la défense, une piste pourtant envisagée par l’exécutif.

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Livret A rouge
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Le gouvernement cherche de nouvelles sources de financement pour renforcer le budget de la défense nationale, sans augmenter les impôts. Parmi les pistes étudiées, l’idée d’orienter une partie des fonds du Livret A et d’autres livrets réglementés suscite une vive opposition. Un sondage YouGov réalisé pour MoneyVox montre qu’une majorité de Français rejette cette proposition, préférant que ces placements conservent leur vocation initiale.

L’exécutif envisage de mobiliser une partie de l’épargne réglementée, notamment celle du Livret A, pour financer des investissements dans la défense nationale. Une proposition qui ne convainc pas les Français, selon un sondage YouGov réalisé pour MoneyVox.

Interrogés sur cette hypothèse, 59 % des sondés se déclarent opposés à l’affectation de ces fonds à l’armée, contre 19 % favorables et 22 % sans avis tranché. Ce rejet s’inscrit dans un contexte de tensions internationales accrues, marqué par la guerre en Ukraine et la volonté d’Emmanuel Macron de doubler le budget des armées d’ici 2030 sans augmenter les impôts.

L’épargne réglementée dans le viseur du gouvernement

Parmi les pistes étudiées par l’exécutif, l’idée d’orienter une partie des 700 milliards d’euros placés sur le Livret A, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) et le Livret d’Épargne Populaire (LEP) vers le secteur de la défense a déjà été évoquée au Sénat en mars 2024. La dissolution de l’Assemblée nationale a mis fin à l’examen du texte, mais le sujet reste d’actualité.

Le ministère de l’Économie assure toutefois qu’aucune confiscation de l’épargne n’est envisagée. Actuellement, les fonds déposés sur ces livrets servent déjà à financer le logement social, les infrastructures de transport et d’eau potable, ainsi que la rénovation de bâtiments publics.

Outre le Livret A, d’autres possibilités à l’étude

Pour renforcer le financement de la défense sans toucher à l’épargne réglementée, d’autres solutions sont envisagées. L’idée d’un emprunt national ou d’un livret d’épargne dédié a été avancée, mais elle peine à convaincre. 55 % des sondés déclarent ne pas être prêts à souscrire un tel placement, contre 21 % favorables.

Le ministre de l’Économie, Eric Lombard, s’interroge également sur la pertinence d’un nouveau produit d’épargne, soulignant que des outils existent déjà, notamment dans l’assurance vie, l’épargne salariale et l’épargne retraite. Un fonds de défense nationale, intégré à ces dispositifs, pourrait voir le jour et permettre aux épargnants d’y investir via des unités de compte.

Des annonces attendues dans les prochains jours

Le 20 mars, Bercy réunira les acteurs de la finance, des banques aux assureurs, afin de définir les mécanismes les plus adaptés pour renforcer l’investissement dans le secteur de la défense. L’objectif est d’assouplir certaines règles d’investissement, alors que les restrictions actuelles limitent la possibilité d’orienter les placements vers l’industrie militaire.

Si l’exécutif cherche à mobiliser l’épargne privée sans imposer de contribution directe, le scepticisme des Français reste fort. L’adhésion à une telle démarche dépendra largement des garanties apportées sur la sécurité des placements et leur rentabilité.

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