Vers la fin des notices papier des médicaments ?

La Commission européenne envisage de supprimer les notices papier dans les boîtes de médicaments au profit d’une version numérique.

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Image d'une femme qui lit un document pour évoquer les notices papier
Vers la fin des notices papier des médicaments | Econostrum.info

La Commission européenne a proposé de remplacer les notices papier des médicaments par une version dématérialisée, accessible via un QR Code apposé sur les emballages. Si cette initiative vise à réduire la consommation de papier, elle est loin de faire l’unanimité. De nombreuses associations, comme France Assos Santé, mettent en garde contre les risques que pourrait entraîner cette réforme, notamment pour les patients les moins équipés numériquement.

Le remplacement des notices papier par une notice numérique semble être une mesure logique dans un contexte où la consommation de papier doit être réduite. L’idée est simple : apposer un QR Code sur la boîte des médicaments, permettant aux utilisateurs d’accéder à toutes les informations nécessaires sur leur smartphone ou tout autre appareil connecté. Cette transformation numérique pourrait également faciliter la mise à jour des informations, comme les effets secondaires ou les posologies, en temps réel.

Mais alors que l’idée est saluée par certains pour son côté pratique et écologique, elle ne fait pas l’unanimité. France Assos Santé et d’autres organisations de défense des droits des patients soulignent les risques associés à cette évolution rapide, notamment le fait que cette mesure pourrait exclure certains usagers, en particulier ceux n’ayant pas accès à un appareil numérique.

Une expérimentation est prévue dès octobre 2025

Pour évaluer l’impact de cette réforme, la France a décidé de lancer une expérimentation à partir du 1er octobre 2025. Cette initiative, portée par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), durera deux ans et permettra de tester l’efficacité et les risques de cette transformation. Les résultats de cette expérimentation détermineront si le modèle numérique peut être étendu à grande échelle, ou s’il faut maintenir une offre papier pour une partie de la population.

Catherine Simonin, membre de France Assos Santé, exprime des préoccupations concernant le fait que cette réforme soit précipitée. Selon elle, il est essentiel de prendre le temps de tester le dispositif et de l’adapter aux besoins de tous les patients, y compris ceux qui ne sont pas équipés numériquement.

Les patients dénoncent les risques de la suppression des notices papier pour les personnes non équipées

L’une des principales inquiétudes soulevées par cette réforme concerne les personnes non équipées de moyens numériques, comme les séniors ou ceux vivant dans des zones blanches sans accès Internet fiable. Ces patients risquent de ne pas avoir accès à une information essentielle sur leurs médicaments, ce qui pourrait entraîner un mésusage ou une automédication non contrôlée, avec des conséquences graves pour la santé. Christine, une patiente interrogée par RMC, souligne que les seniors, en particulier, ont souvent besoin de relire tranquillement les notices à la maison, ce que la version numérique ne permet pas toujours de faire.

Si certains soutiennent la réforme en raison de ses avantages écologiques et pratiques, d’autres estiment que la mise en place de solutions hybrides serait plus sage. France Assos Santé plaide pour une solution à double option, permettant à la fois un accès numérique et la conservation des notices papier pour les personnes non équipées. La France devra donc trouver un compromis pour ne pas pénaliser les patients vulnérables, tout en progressant vers la modernisation du système.

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