À l’occasion de la troisième édition de la Journée de la Filière auto, organisée au Carrousel du Louvre, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a promis à la filière automobile l’aide de l’État face à la transition qu’elle doit accomplir pour passer du thermique à l’électrique.
« Le rôle de l’État est d’être à vos côtés ». Ce sont les mots du ministre de l’Économie, qui a promis de répondre aux inquiétudes de la filière automobile, réunie mardi à Paris, devant un parterre de dirigeants, constructeurs et équipementiers. L’objectif à atteindre n’est pas des moindres : il faudra passer, en quelques années, du thermique au tout électrique. Et pour cela, l’État investit déjà 1,3 milliard d’euros par an pour l’électrification du parc. Ce chiffre passera à 1,5 milliard à partir de 2024.
Le ministre a souligné l’importance des mesures gouvernementales qui visent à combiner la transition vers les véhicules électriques, la réindustrialisation en France et la souveraineté économique. Il a promis qu’à partir du 1ᵉʳ janvier 2024, toutes les batteries électriques produites en France pourraient bénéficier d’un crédit d’impôt, une initiative destinée à contrer la domination actuelle de la fabrication par des groupes asiatiques.
La concurrence chinoise et américaine freine le passage de la France au tout électrique
Ce discours survient à un moment où l’industrie automobile française, déjà affectée par des années de délocalisation, a été durement touchée par la crise du Covid. La production de véhicules en France a chuté de près de 40% entre 2019 et 2020, et n’a pas encore retrouvé ses niveaux d’avant la pandémie (1,4 million en 2022, contre 2,2 millions en 2019). Pour relancer ce secteur, les constructeurs et le gouvernement misent sur les véhicules électriques, car les voitures thermiques seront interdites en Europe d’ici 2035. Le gouvernement vise une production annuelle de 2 millions de véhicules électrifiés en France d’ici 2030.
La France doit rivaliser avec les États-Unis et la Chine qui ont plusieurs années d’avance dans la course à l’électrification automobile. Bruno Le Maire reconnaît ce retard, mais affirme que le pays peut le rattraper avec des efforts accrus. Il prévoit un fonds de dépôts de 1,5 milliard d’euros d’ici 2024, pour assurer l’approvisionnement en métaux essentiels, comme le nickel et le lithium, nécessaires à la production de batteries électriques de qualité. Un demi-million proviendra du gouvernement pour soutenir cette initiative.
Le secteur automobile français exprime ainsi ses inquiétudes, alors que l’électrification devient incontournable. Le président de la Plateforme automobile, Luc Chatel, souligne la nécessité d’un soutien continu du gouvernement, notamment en abaissant le coût de l’électricité pour maintenir la compétitivité. « C’est donnant-donnant ! Vous nous demandez de changer de modèle, d’arrêter les moteurs thermiques où nous sommes leaders (…), mais nous avons besoin d’un accompagnement pérenne », a-t-il déclaré. Le ministre, de son côté, a promis de garantir des prix compétitifs de l’électricité et négocie actuellement avec EDF en ce sens.
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Les promesses du ministre n’engage que ceux qui y croient, nous connaissons tous ses déclarations non suivis d’effets, quand à la reindustriallisation de la France elle n’est pas pour l’année prochaine…