La fin de l'allocation spécifique de solidarité (ASS), annoncée par Gabriel Attal, n'est pas sans conséquence pour les quelque 320 000 bénéficiaires de cette subvention. La bascule vers le RSA met, en effet, un terme à de nombreux avantages.
Parmi les avantages majeurs qu'offre l'ASS et pas le RSA, les cotisations retraite. En effet, l'ASS permet de cotiser des trimestres de retraite à hauteur d'un pour 50 jours d'indemnisation (4 par an maximum), ce qui représente un réel avantage pour un départ en retraite à taux plein. L'ASS permet aussi au bénéficiaire de cumuler des points pour la retraite complémentaire Agric-Arrco. Le RSA ne permet pas ces avantages. Ce qui va donc fortement impacter les pensions de retraite, ainsi que l'âge de départ à la retraite à taux plein des actuels bénéficiaires de l'ASS.
En plus des retraites, le bascule de l'ASS vers le RSA est également pénalisant pour les bénéficiaires qui cumulent l'allocation spécifique de solidarité avec d'autres revenus, tels que l'ARE, l'AAH, etc. Certes, il existe des exceptions, mais elles sont très rares. À titre d'exemple, le cumul du RSA et de l'AAH n'est possible que si le montant du RSA perçu est supérieur à 971,37 euros par mois. Alors qu'avec l'ASS, l'AAH est plus facilement cumulable. Par conséquent, même dans le cas où cumuler le RSA avec d'autres aides serait possible, les montants perçus par les bénéficiaires sont beaucoup plus faibles qu'avec l'ASS.
Autre changement marquant avec la fin de l'ASS : la réduction des plafonds de ressources. En effet, les plafonds de revenus à ne pas dépasser pour percevoir le RSA sont beaucoup plus bas que ceux de l'ASS. Pour percevoir le RSA, une personne célibataire ne doit pas dépasser le seuil des 607,75 euros de ressources mensuelles. Pour percevoir l'ASS, en revanche, le plafond de ressources mensuelles à ne pas dépasser pour une personne seule est de 1 271,90 euros. Par conséquent, la bascule de l'ASS vers le RSA ne sera pas possible pour tous les bénéficiaires de l'allocation spécifique de solidarité.
Bascule de l'ASS vers le RSA, une charge pour les départements
À la différence de l'ASS, qui est versée par l'État, le RSA est, lui, versé par les départements. Avec la suppression de l'ASS, le nombre de bénéficiaires du RSA va donc augmenter, ce qui représente une charge supplémentaire de l'ordre de « 2,1 milliards d'euros » pour les départements. En plus de pénaliser les nombreux bénéficiaires, la bascule de l'ASS vers le RSA va impacter les finances des départements.