Avec l’aggravation de l’épidémie de grippe, 87 hôpitaux en France ont activé leur plan blanc pour gérer l’afflux massif de patients. Ce dispositif permet de déprogrammer des opérations non urgentes et de mobiliser du personnel en congés, mais il met en lumière des tensions structurelles dans le système hospitalier.
Une saturation des hôpitaux dans tout le pays en raison de l’intensification de la grippe
À Fréjus, les urgences reçoivent jusqu’à 160 patients par jour, selon Franceinfo. Dans le Nord, le Samu observe une augmentation de 40 % des appels ces derniers jours. Roch Joly, chef du pôle urgences du CHU de Lille, témoigne : « En 30 ans, je n’ai jamais vu tous les services d’urgence saturés au même moment. »
Météo-France a alerté sur une vague de froid qui accentue la propagation du virus, augmentant la pression sur les établissements. En France, la grippe provoque chaque année 8 000 à 15 000 décès, souligne Agnès Ricard-Hibon, médecin urgentiste et porte-parole de l’association Samu-Urgences de France.
Les régions les plus touchées incluent la Nouvelle-Aquitaine, où les hôpitaux de La Rochelle, Saintes et Saint-Jean-d’Angély ont déclenché leur plan blanc, et la région PACA, où des établissements comme l’hôpital de Martigues peinent à faire face.
Les critiques des professionnels de santé
Alors que les plans blancs se multiplient, le syndicat Sud Santé dénonce une « gestion de crise permanente » qui met en péril les soignants et les patients. Dans un communiqué, le syndicat explique que « ces plans sont devenus un outil de gestion ordinaire, conséquence d’un manque de lits, d’une pénurie de personnel et d’un épuisement généralisé. »
Le syndicat ajoute que les déprogrammations fragilisent les patients et dégradent les conditions de travail, entraînant des démissions massives : « Rien n’est fait pour remédier aux problèmes structurels dénoncés depuis des années », estime le syndicat qui appelle à des solutions concrètes pour augmenter les moyens des hôpitaux publics et garantir des soins de qualité.
Une situation révélatrice des failles du système
Face à cette crise, les soignants tirent la sonnette d’alarme sur les carences persistantes dans le système hospitalier. Le plan blanc, conçu pour des situations exceptionnelles, est désormais utilisé de manière quasi régulière, soulignant une absence de stratégie à long terme.
Dans ce contexte, les autorités sanitaires rappellent l’importance de la vaccination contre la grippe, toujours possible malgré son efficacité différée, ainsi que des gestes barrières comme le port du masque.
Alors que l’hiver progresse, la pression sur les hôpitaux risque de s’intensifier. Pour Sud Santé, cette situation illustre une urgence : réformer en profondeur le système hospitalier pour éviter de transformer les crises temporaires en état permanent.
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