Épargne : l’ouverture d’un PER permet-il vraiment de réduire les impôts ?

Le plan d’épargne retraite offre des avantages fiscaux, mais attention à la fiscalité à la sortie.

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Une photo de deux femmes avec un écriteau PER pour évoquer l'épargne
Épargne : l'ouverture d'un PER permet-il vraiment de réduire les impôts ? | Econostrum.info

Le plan d’épargne retraite (PER), instauré en 2019 pour simplifier l’épargne retraite et offrir plus de flexibilité par rapport aux anciens contrats, suscite un intérêt croissant, notamment pour ses avantages fiscaux.

En effet, il permet de déduire les sommes versées de son revenu imposable, réduisant ainsi directement l’impôt à payer. Selon un calcul fait par Le Journal 20minutes un contribuable avec un revenu imposable de 50 000 euros qui verse 5 000 euros sur son PER verra son revenu imposable réduit à 45 000 euros, générant une économie d’impôt immédiate de 1 500 euros si la tranche marginale d’imposition (TMI) est de 30 %. Plus la TMI est élevée, plus l’avantage fiscal est intéressant, ce qui rend le PER particulièrement attrayant pour les personnes fortement imposées.

La fiscalité à la sortie : une épée de Damoclès pour le plan d’épargne retraite

Cependant, si l’entrée dans un PER est fiscalement avantageuse, la sortie peut réserver des surprises. En effet, les sommes récupérées à la retraite sont soumises à l’impôt, selon le mode de sortie choisi : en capital, en rente viagère, ou une combinaison des deux. Cette fiscalité peut rendre l’opération moins intéressante si la TMI à la retraite reste élevée. Par exemple, une personne ayant une TMI à 41 % pourrait voir l’avantage fiscal initial réduit, voire annulé, si sa TMI reste élevée à la retraite. Il est donc important de bien comparer la tranche d’imposition actuelle avec celle prévue à la retraite avant d’investir dans un PER.

Un autre aspect important du PER est qu’il bloque l’épargne jusqu’à la retraite, à moins d’une situation exceptionnelle (achat de résidence principale, invalidité, décès du conjoint, etc.). Ce blocage de l’épargne peut être un inconvénient pour ceux qui cherchent à garder une certaine flexibilité. Si l’objectif principal est uniquement de réduire ses impôts sans intention réelle d’épargner pour la retraite, ce critère de blocage peut poser problème.

En revanche, le PER est particulièrement recommandé pour les contribuables fortement imposés qui anticipent une baisse de leurs revenus à la retraite. Pour ces personnes, le PER représente une bonne stratégie fiscale, car il permet de réduire leur impôt aujourd’hui tout en optimisant leur épargne pour la retraite. Il est également avantageux pour ceux qui souhaitent transmettre un capital avec des avantages fiscaux, car en cas de décès, les fonds épargnés peuvent être transmis avec une fiscalité allégée.

Cependant, pour les contribuables faiblement imposés, l’intérêt de l’ouverture d’un PER est limité, car l’économie fiscale est trop faible pour justifier le blocage de l’épargne. De plus, pour ceux qui souhaitent une épargne plus accessible, des alternatives comme l’assurance-vie, les SCPI fiscales, ou le PEA peuvent être des options plus adaptées.

Avant d’ouvrir un PER, il est conseillé de faire une simulation et de bien réfléchir à ses objectifs à long terme pour déterminer si cette option est la plus adaptée à sa situation financière et fiscale.

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