Lors du Conseil national de la refondation, Elisabeth Borne a divulgué sa feuille de route dans la répartition des 10 milliards d’euros supplémentaires alloués par le gouvernement à la transition énergétique. Elle promet dans ce sillage que la planification énergétique contribuera à renforcer le pouvoir d’achat des Français.
En effet, selon la Première ministre, la protection du pouvoir d’achat passera par la planification écologique, qui regroupe les mesures de rénovation de logements, de relocalisation, de maîtrise des coûts de l'électricité et de sortie des énergies fossiles. L’objectif de la France est de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Devant les représentants d’organisations patronales, syndicales, d’associations environnementales et de lutte contre la pauvreté, la Première ministre a indiqué que parmi ces 10 milliards d'euros supplémentaires, un total de 7 milliards d'euros sera déployé en 2024. Plus en détail, l'agriculture et la biodiversité bénéficieront de la plus grande part, avec 2,3 milliards d'euros, dont 500 millions alloués au plan eau. Le secteur du bâtiment recevra une somme similaire, soit 2,2 milliards d'euros. 1,6 milliard sera consacré à la rénovation énergétique des logements et le reste sera destiné à la rénovation des bâtiments publics.
Projet de planification écologique : 10 milliards d’euros répartis entre les différents secteurs
Par ailleurs, l'énergie et l'industrie se verront attribuer chacun 1,8 milliard d'euros, incluant 700 millions de soutiens à l'hydrogène. Les transports bénéficieront de 1,6 milliard principalement pour les infrastructures ferroviaires, fluviales et maritimes, tandis que les collectivités recevront 800 millions d'euros. Ces chiffres font suite au budget de 2023, qui prévoyait environ 28 milliards d'euros de dépenses pour la planification écologique.
À la fin de cette réunion, Noam Leandri, président du collectif Alerte, qui regroupe 34 associations engagées dans la lutte contre la pauvreté, a mis en évidence que les ménages les plus modestes, malgré leur impact environnemental moindre, sont les plus vulnérables face à la pollution et les moins préparés à faire face à la transition écologique. Il a plaidé en faveur de mesures concrètes. Les représentants des collectivités ont quant à eux exprimé le besoin de ressources appropriées pour réussir cette transition, tandis que Michel Picon de l'U2P (Union des entreprises de proximité) a demandé un temps d'adaptation.
Selon Matignon, l'ensemble des partis participant à la réunion de lundi sont unanimes pour affirmer que la réussite de la transition écologique dépend en grande partie de l'électricité sans émissions de carbone et qu'elle doit rester compétitive en termes de prix. De plus, un grand nombre de participants ont exprimé leur souhait d'une régulation rigoureuse du prix de cette électricité. Ces deux réunions marquent le début d'une série de discussions sur la planification écologique, qui se dérouleront sur environ dix jours. Le président Emmanuel Macron devrait prendre la parole sur ce sujet la semaine prochaine, précédant la présentation du projet de budget pour 2024 en Conseil des ministres le 27 septembre.