La baisse des tarifs réglementés de l’électricité promet des économies substantielles pour de nombreux ménages. Cependant, cette mesure ne fait pas que des heureux. En parallèle, des hausses de taxes et de frais menacent de réduire les avantages pour une partie des consommateurs, en particulier ceux ayant opté pour des offres de marché.
À partir du 1er février 2025, les tarifs réglementés de l’électricité, qui concernent environ 60 % des foyers français, baisseront de 15 %. Cette diminution ramène les prix à leur niveau de février 2023, offrant un répit après plusieurs années de hausses importantes. La mesure s’applique également aux contrats indexés sur ces tarifs, touchant ainsi près de 70 % des consommateurs. Selon la CRE, cette baisse pourrait représenter une économie annuelle de 651 euros pour une famille vivant en maison.
Les gagnants : foyers sous tarif réglementé et TPE
Les principaux bénéficiaires de cette baisse sont les ménages souscrivant au tarif bleu d’EDF et les très petites entreprises (TPE). Ces dernières auront désormais un accès élargi à ces tarifs, un soulagement pour des structures déjà fragilisées par l’inflation. EDF, acteur majeur sur ce segment, espère renforcer sa position en capitalisant sur cette évolution favorable. L’énergéticien propose également des offres de marché à prix réduits pour attirer davantage de clients.
En revanche, les ménages ayant opté pour des offres à prix non indexé, souvent proposées par des fournisseurs alternatifs, risquent d’être pénalisés. Ces contrats, historiquement compétitifs, subissent les effets conjugués de la fin du bouclier tarifaire, de la hausse de l’accise sur l’électricité, et de l’augmentation de 7,7 % du tarif d’acheminement (TURPE). Ces éléments pourraient engendrer une hausse globale de 9 % sur leurs factures.
Face à cette situation, plusieurs fournisseurs alternatifs, comme Ohm Énergie, tentent de limiter les dégâts en proposant des gestes commerciaux, notamment en compressant leurs marges ou en absorbant partiellement les hausses. Malgré ces efforts, ces initiatives restent insuffisantes pour compenser la perte d’attractivité de leurs offres.
Un avenir incertain pour les consommateurs d’électricité
La fin annoncée de l’Accès régulé à l’énergie nucléaire historique (ARENH) fin 2025 pourrait bouleverser encore davantage le marché. Ce mécanisme, qui garantit un prix compétitif pour une partie de l’électricité, est essentiel pour maintenir des tarifs stables. Sa suppression risque d’entraîner une volatilité accrue des prix, affectant tous les types de contrats à partir de 2026.
Si la baisse des tarifs réglementés est une bonne nouvelle à court terme, les incertitudes sur l’évolution des prix de l’électricité soulèvent des questions pour l’avenir. Les consommateurs devront être attentifs aux évolutions pour adapter leurs choix énergétiques et maximiser les économies possibles.