Électricité : la fin de l’ARENH va-t-elle faire flamber les factures ?

La fin de l’ARENH en 2026 pourrait entraîner une hausse de l’électricité, malgré un nouveau mécanisme de compensation gouvernemental.

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Un homme tenant entre les mains des factures d'énergie (EFD)
Électricité : la fin ARENH va-t-elle faire flamber les factures ? | Econostrum.info

Après une baisse des prix de l’électricité en 2025, les consommateurs français pourraient faire face à une augmentation significative dès 2026. Cette hausse serait liée à la fin de l’Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique (ARENH), un dispositif qui permettait aux fournisseurs alternatifs d’acheter de l’électricité à un tarif fixé à 42,5 euros le mégawattheure.

Mis en place en 2011 pour assurer une concurrence entre les fournisseurs, ce mécanisme prendra fin le 31 décembre 2025, ce qui risque d’entraîner des répercussions directes sur les factures des ménages.

La fin de l’ARENH et l’introduction d’un nouveau mécanisme

L’ARENH permettait aux fournisseurs alternatifs comme Engie, TotalEnergies ou Enercoop d’accéder à l’électricité produite par EDF à un tarif régulé, garantissant ainsi une certaine stabilité des prix. En supprimant ce dispositif, EDF ne sera plus tenu de vendre 100 térawattheures de sa production à un tarif inférieur au marché. Désormais, un nouvel accord entre l’État et EDF fixe le prix du nucléaire à environ 70 euros le mégawattheure, soit une hausse significative qui pourrait se traduire par une augmentation des factures pour les particuliers.

Pour éviter une flambée brutale des prix, le gouvernement mettra en place un nouveau mécanisme baptisé « versement nucléaire universel » (VNU), qui entrera en vigueur dès janvier 2026. Ce dispositif prévoit une réduction appliquée automatiquement sur les factures des consommateurs lorsque les revenus des centrales nucléaires dépassent un certain seuil. L’objectif est de compenser partiellement la fin du tarif régulé de l’ARENH tout en assurant à EDF des revenus suffisants pour entretenir son parc nucléaire.

D’autres facteurs qui menacent la stabilité des prix de l’électricité

La fin de l’ARENH n’est pas le seul élément pouvant impacter les tarifs de l’électricité. La suppression progressive du bouclier tarifaire mis en place lors de la crise énergétique de 2022 entraînera une hausse de la fiscalité sur l’énergie. Depuis février 2025, certaines taxes sur l’électricité sont progressivement réintroduites, ce qui pourrait alourdir la facture des ménages.

En parallèle, le réseau électrique français nécessite des investissements majeurs pour sa modernisation et son adaptation à la transition énergétique. Le Réseau de Transport d’Électricité (RTE) prévoit de mobiliser environ 100 milliards d’euros d’ici 2040 pour renforcer le réseau et intégrer les énergies renouvelables. Ces coûts, ajoutés aux investissements dans de nouveaux réacteurs nucléaires, risquent d’être répercutés sur le prix de l’électricité.

La demande énergétique est également en hausse, notamment avec l’essor des véhicules électriques et l’électrification de certains secteurs industriels. D’ici 2035, la recharge des véhicules électriques pourrait représenter près de 10 % de la consommation totale d’électricité en France. Cette évolution nécessite une adaptation du réseau et pourrait engendrer des tensions sur l’offre énergétique, influençant ainsi les prix.

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