Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche ravive les craintes d’une guerre commerciale entre les États-Unis et l’Europe. Les premières mesures annoncées, centrées sur des hausses de droits de douane, pourraient avoir des répercussions significatives sur l’économie européenne et française. L’Union européenne se prépare à riposter tout en appelant à l’unité.
Lors de son investiture, Donald Trump a affirmé vouloir imposer des droits de douane supplémentaires pour protéger l’économie américaine. Bien que les premières mesures annoncées concernent une hausse de 25 % sur les produits canadiens et mexicains, les menaces d’une taxation généralisée sur les importations, allant de 10 % à 20 %, pèsent sur le commerce mondial. L’Europe, et particulièrement ses fleurons industriels comme l’automobile, pourrait être la prochaine cible.
Des précédents encore douloureux
Les annonces de Donald Trump réveillent le souvenir des tensions commerciales de sa première présidence (2017-2021). À l’époque, les droits de douane sur l’acier et l’aluminium avaient causé d’importantes pertes économiques pour les exportateurs européens. La France avait notamment subi un manque à gagner de 450 millions d’euros sur ses exportations de vins et spiritueux entre 2019 et 2020, un secteur à nouveau en alerte.
L’Union européenne se dit prête à répondre de manière proportionnée aux futures décisions américaines. Le commissaire européen à l’Économie, Valdis Dombrovskis, a assuré que l’Europe défendra ses intérêts en cas d’aggravation des tensions commerciales. Il a plaidé pour une réponse unie des 27 États membres et le renforcement des partenariats commerciaux avec d’autres régions du monde, notamment le Mexique et la Malaisie.
Cependant, l’experte Joséphine Staron alerte sur le risque d’une désunion européenne face à ces défis. « Lorsque vous avez 27 voix discordantes, vous offrez à Donald Trump sur un plateau l’économie et le marché européen », a-t-elle averti sur RMC, soulignant l’importance de trouver une stratégie commune.
Droits de douane américains : des secteurs sous pression face
Si l’Europe est visée, plusieurs secteurs français pourraient être particulièrement affectés. L’industrie automobile, déjà fragilisée par des baisses de ventes, risque de subir un coup dur. De même, les produits de luxe, les cosmétiques et les vins français, fortement dépendants du marché américain, redoutent une nouvelle série de taxes qui réduirait leur compétitivité.
Les tensions commerciales entre les États-Unis et l’Europe pourraient avoir un coût économique substantiel pour les deux parties, selon Bruxelles. Alors que l’économie mondiale montre encore des signes de fragilité, un conflit douanier risquerait de freiner la reprise et d’aggraver l’inflation. Dans ce contexte, l’Europe devra à la fois protéger ses intérêts tout en évitant une escalade des tensions avec son partenaire américain.
Le retour de Donald Trump et ses annonces protectionnistes relancent les tensions transatlantiques. Si l’Europe semble prête à défendre ses intérêts, elle devra également préserver le dialogue pour éviter un nouvel épisode de guerre commerciale qui pourrait fragiliser l’économie mondiale. Les prochains mois seront décisifs pour redéfinir les relations économiques entre les deux blocs.