Le dernier rapport Henley sur la richesse et le développement durable, publié mardi 28 novembre, place la France au troisième rang, derrière l’Allemagne, leader, et l’Autriche, troisième, en matière de réalisation des objectifs durables de l’ONU.
Le rapport de Henley&Partners a été établi au terme d’une étude effectuée pour déterminer l’impact des programmes de migration d’investissement, lancés par plusieurs pays, sur l’amélioration de leur résilience aux impacts du changement climatique et la réduction d’autres risques durables. L’étude a inclus les pays du G7, les États membres du BRICS (y compris ceux qui vont rejoindre le bloc en janvier), ainsi qu’une sélection de 19 pays qui accueillent des investissements en proposant des programmes de migration qui donnent le droit aux investisseurs d’acquérir la résidence ou la citoyenneté en échange de contributions significatives à l’économie.
La réflexion a consisté en l’analyse de données à base de cinq paramètres clés de durabilité et de richesse, notamment la densité de population et les émissions de CO2 par habitant, la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) de l'ONU, ainsi que des données uniques sur le niveau de richesse et la richesse par habitant. Résultat : sur les dix premiers pays classés selon l’indice ODD, qui donne un aperçu des performances des pays en termes de réalisation des ODD, sept proposent des programmes de migration pour investissements. Il s’agit de l’Autriche, 2ᵉ, avec une note de 82,3/100, du Royaume-Uni, 4ᵉ, avec un indice ODD de 81,7, de la Suisse, 5ᵉ (80,5), de l’Espagne, 6ᵉ (80,4), du Portugal, 7ᵉ (80), de l'Italie, 9ᵉ (78,8) et du Canada, 10ᵉ (78,5).
La France pas aussi polluée que ça…
S’il est vrai que, globalement, ce classement partiel conforte l’idée d’un impact positif des programmes de migration d’investissement sur le développement durable, il y a tout de même les exceptions allemande, française et japonaise qui dédisent cette thèse. En effet, l’Allemagne, la France et le Japon, qui ne proposent pas de programmes de migration d’investissement, occupent respectivement la 1ʳᵉ (83,4), la troisième (82,1) et la huitième (79,4) places. La synthèse chiffrée de l’étude fait ressortir que sur les 31 pays concernés (dont 19 offrent la migration d’investissement), seuls 4 (dont 1 offre la migration durable) ont un score au-dessous de la moyenne mondiale (67) en matière d’ODD. Il s’agit de la Namibie, de l’Afrique du Sud, de l’Inde et de l’Éthiopie.
Et il se trouve que trois de ces derniers pays (exit l’Afrique du Sud) les moins engagés en matière d’ODD sont ceux qui détiennent les meilleurs indices concernant l’émission de CO2 par habitant : Éthiopie (0,01%), Namibie (0,15%) et l’Inde (0,16%). Ce qui met en évidence le sort du monde émergent qui subit le plus gros de la crise climatique, bien que contribuant beaucoup moins au réchauffement climatique, souligne le rapport. À signaler que la France se classe à la 22ᵉ place en termes d'émissions de CO2 par habitant, avec un indice de 0,39%.
Au critère de densité de la population, elle se hisse à la 19ᵉ place du classement avec une moyenne de concentration de 124 personnes par km², loin derrière le voisin allemand avec ses 238 personnes au km². À l’échelle de richesses par habitant, la France pointe à la 13ᵉ place avec un indice moyen de 88 000 USD. La palme à ce registre est à l’actif du Luxembourg, un pays de migration d’investissement, avec 580 000 USD. L’analyse des données du rapport révèle d’ailleurs que la plupart des pays de migration d’investissement se situent dans le niveau de richesse élevé ou très élevé (50 000 à plus de 300 000 USD par personne).