Un nombre croissant de Français se disent préoccupés par la courbe de la dette publique française, qui continue de grimper en flèche. Cet endettement chronique peut mener au déclassement de l’économie française sur les marchés financiers internationaux. D’après le sondage Odoxa – Backbone Consulting du Figaro, une majorité de Français souhaitent un allègement de la dépense publique, notamment via la réduction des aides sociales et du nombre de fonctionnaires.
Éviter la dégradation de la note française sur les marchés financiers
Le montant de la dette publique française frôle aujourd’hui les 3 000 milliards d’euros, soit davantage que le montant du PIB annuel français. Dans ce contexte, les Français se disent préoccupés par l’explosion des déficits budgétaires et par la possibilité de voir la note de l’économie française dégradée.
Ils sont ainsi 67 % à juger qu’une nouvelle dégradation de la note de l’économie française serait « grave ». Ils sont aussi nombreux à s’inquiéter « qu’ils l’étaient en 2012 lors de la perte du triple A de la France qui fut un événement extrêmement marquant pour les esprits », a constaté Céline Bracq, directrice générale d’Odoxa.
L’appel à l’austérité budgétaire
Une majorité de Français se prononce ainsi en faveur d’une orthodoxie budgétaire accrue. La récente enquête Odoxa – Backbone Consulting, réalisée par Le Figaro, illustre parfaitement cette volonté. Ils sont 52 % soutenir la lutte contre les déficits, même si cela doit se traduire par une croissance économique à la baisse.
De même, ils sont 68% à considérer que la réduction de l’endettement public, qui est de 108,3%, devrait être une priorité absolue à l’horizon 2027. À l’inverse, ils ne sont que 37% à estimer que la priorité devrait être la lutte contre les contraintes qui étouffent l’économie française.
"Quand on dit qu'on va baisser la dépense publique, en #France, on prend un rabot et on rabote tout. C'est comme ça qu'on prend des décisions inconsidérées et impertinentes. Il faudrait définir quelles sont nos priorités. On ne l'a jamais fait."@yvesthreard #Economie #Dette pic.twitter.com/AfDWawl9eI
— C dans l'air (@Cdanslair) June 3, 2023
La faute à qui ?
Les Français tiennent pour principal responsable de l’explosion de la dette publique leur gouvernement. Ils sont 60 % à estimer que l’État français est trop dépensier, contre 21 % à considérer que le gouvernement devrait augmenter les dépenses publiques afin de relancer la croissance économique. Les 19 % restants trouvent que le gouvernement d’Emmanuel Macron agit de la bonne manière.
« Les sympathisants de Renaissance – qui rejoignent souvent ceux de la droite sur les questions économiques — ne sont sur ce sujet pas sur la même ligne : 58 % préfèrent que la France soutienne l’activité économique, quitte à augmenter la dépense publique et les déficits », explique Céline Bracq
En 2023, la dépense sociale annuelle par habitant en France est, en moyenne, de 550 euros. Selon l’Insee, le montant total des prestations sociales dans le pays s’établissait à 741 milliards d’euros en 2018. Ces aides regroupent des prestations telles que le RSA, les allocations familles, au transport et au logement, ainsi que les incitations à l’emploi et à l’insertion professionnelle. Ce chiffre place la France en tête de classement des pays les plus dépensiers parmi les nations de l’OCDE.
Dans ce contexte, ce sont 60 % de Français qui se disent favorables à des coupes budgétaires dans les aides sociales. Ils sont, enfin, 53 % à se dire favorables à une réduction du nombre de fonctionnaires en France, dont la masse salariale s’élève au total à plus de 220 milliards d’euros en 2023, soit 14,4 % des dépenses publiques.
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