L'agence de notation américaine Standard and Poor's a rendu, vendredi 31 mai, sa note sur la dette française. Son estimation a été abaissée de AA à AA-, mettant ainsi en vue une perspective négative. L’agence anticipe un montant de la dette qui atteindrait les 112 % du PIB en 2027, contre 109 % environ en 2023.
Standard and Poor's a revu, hier, à la baisse son appréciation sur l'évolution la dette publique française, dont la note a été ramenée de « AA » à « AA- ». C’est là une première depuis 2013. « Le déficit budgétaire de la France en 2023 a été nettement plus élevé que ce que nous avions prévu », a mentionné l’agence dans un communiqué publié vendredi 31 mai 2024.
« Contrairement à nos prévisions antérieures, nous estimons que la dette publique de la France augmentera pour atteindre environ 112 % du PIB d'ici 2027, contre 109 % environ en 2023 », a ajouté le communiqué. L’agence américaine ne prévoit pas un déficit budgétaire pour la France à 3 %, ou du moins, du PIB d’ici à 2027, même si, selon elle « la reprise de la croissance économique et les réformes économiques et budgétaires récemment mises en œuvre permettront à la France de réduire son déficit budgétaire ».
Commentant cette annotation le jour même, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, affirme prendre « note de cette décision ». « Elle ne change rien à ma détermination à rétablir les finances publiques. Nous avons commencé à le faire, nous continuons », a-t-il assuré dans une interview parue aujourd’hui sur Le Parisien.
Pas d'augmentation d'impôts pour 2025,malgré la déradation de la note de la dette réitère Bruno Le Maire
Bruno Le Maire a réitéré sa détermination à poursuivre le cap sans rien changer. « Il n'y aura pas d'augmentation d'impôts » en 2025, a déclaré le ministre de l’Économie qui intervenait une nouvelle fois, ce 1ᵉʳ juin sur BFMTV. « L'augmentation des impôts ne fait pas partie de la palette des options » retenues par l’exécutif, a-t-il assuré.
À vrai dire, de l’avis des spécialistes, les conséquences de la dégradation de la note française qui reste certes moins bonne que les notes allemandes et américaines, mais meilleure que l'espagnole et l'italienne, sont plus politiques qu’économiques.
L’opposition s’en est d’ailleurs vite saisie, à l’image d’Eric Ciotti. « Voilà où nous mène la piteuse gestion des finances publiques du duo Macron - Le Maire ! », a-t-il publié sur X. « Il ne fait [...] aucun doute que le Gouvernement va se servir de cette décision pour justifier de nouvelles coupes budgétaires », anticipe, pour sa part, le député LFI Eric Coquerel sur la même plateforme.
Enfin, pour rappel, en fin avril dernier, les deux autres agences principales de notation Moody’s et Fitch ont gardé leurs notes sans changement pour la France.